Etrange entité que DELEYAMAN… Formé en Normandie par un américain, Aret Madilian de son nom, celui-ci s’est entouré en allant chercher ses comparses plus ou moins loin. Si la chanteuse est française, le batteur est lui suédois, et ce n’est pas le seul côté atypique de cette formation né en 2000, puisqu’elle a ces dernières années joué aussi bien dans des régions en guère de l’Arménie qu’en Californie.

Un groupe qui ne semble donc pas avoir de limites, un peu comme la musique qu’il nous offre et qui tend à nous faire voyager hors de l’espace et du temps. Nous sommes dans un contexte (assez spécial pour nos pages) se situant entre l’ambiant et la world music. Ici tout n’est que légèreté et volupté. Les compositions nous sont offertes dans des draps de soie si j’ose dire avec une production très soignée. Chaque voix, chaque instrument est délicatement mis en valeur, mais il faut dire que peu se chevauchent, et nous avons même droit à des passages a cappella (ou avec simplement du synthé en fond) magnifiques.
DELEYAMAN possède un caractère et une couleur unique et cela avec peu d’éléments, piano, synthé, quelques percussions et Duduk (ancien instrument à vent arménien) représentant les principales sonorités présentes auxquelles viennent parfois s’ajouter quelques plans plus classiques basse, guitare, batterie, mais dans un univers toujours aussi personnel.
Le groupe s’est montré tellement inspiré pour « Fourth » que celui-ci sera complété par une seconde partie (déjà composée donc) prévue pour le printemps 2010. Les textes quant à eux sont principalement en Anglais et inspirés par des poètes américains tels que Poe, Emerson ou Crane, mais nous trouvons également 2 titres en Arménien et un en Français.

Poésie et délicatesse sont donc les maîtres mots pour qualifier cette première partie de « Fourth », présentée dans un magnifique digipak tout aussi soignée que la musique qu’il renferme. Un album fort appréciable pour qui aime de temps à autre se plonger dans une musique reposante et calme.