Originaire du Nord-Pas-De-Calais, cette formation née en 2003 propose là son premier enregistrement totalement fait maison, ce qui a représenté pour le groupe une bonne année de travail. Il n'y a pas de doute, la motivation est présente ! Krass-T aura donc attendu 6 années avant de se lancer dans l’enregistrement, ce qui laisse supposer que les musiciens ont eu le temps d’acquérir une certaine maturité…

La pochette du disque, elle aussi fait maison, pas de doute, me renvoie 15 années en arrière, à l’époque où j’écumais comme un possédé les bacs des disquaires d’occaz’. Des cds de groupes totalement inconnus, avec des pochette du même genre faites avec les moyens du bord, me glissaient entre les doigts. Et comme j’espérais dénicher le St Graal en matière de death (et oui, Internet n’existait pas), j’achetais tout ce qui me paraissait être un bon groupe bourrin. C’est comme ça que j’ai accumulé un nombre impressionnant de bouses ! Nostalgie, quand tu me tiens…

Pour en revenir à Krass-T, et ce malgré sa pochette assez immonde, il faut reconnaître que les zicos maîtrisent plutôt bien leur sujet. J’ai très rapidement pensé aux amiénois de DSK, car le groupe partage ce même goût pour le mélange entre death, thrash et hardcore. Les changements de rythmes sont incessants, les riffs, pas vraiment techniques, partent dans tous les sens, il se dégage donc de cette galette une impression de joyeux bordel plutôt sympathique. Honnêtement, certaines parties sont encore un chouilla bancales, les riffs sont parfois trop communs et la brutalité n’est pas toujours bien canalisée, mais Krass-T s’en sort plutôt bien grâce à l’énergie qu’il dégage, énergie bien mise en avant grâce à un batteur efficace au possible. De plus, le groupe tente parfois de s’aventurer sur des terrains un poil plus mélodiques et la basse est souvent bien mise en avant, exercice payant car des morceaux comme « Du Nerf », « Starifé » ou « Perversion » sont redoutables et doivent faire un carton en concert. Il faut souligner également que le groupe chante en français et qu’il choisi des thèmes aussi variés que le sida, l’absurdité de la guerre ou la télé réalité. Bonne initiative, d‘autant que les paroles sont assez bien foutues.

A cause d’une qualité d’enregistrement un peu faible (mais qui colle en même temps assez bien à l’esprit du groupe) et à certaines maladresses dans la composition, Krass-T semble pour l’instant voué à se cantonner dans l’underground et les petits concerts. Mais je détecte chez le groupe un potentiel intéressant, laissons encore quelques années passer et je suis sûr que la formation se montrera bien plus percutante. Groupe à soutenir…