Il faut bien reconnaître que ce n’est pas tous les jours que nous avons l’occasion d’écouter du metal 'made in Roumania' ! C’est donc en mode esgourdes dilatées et curiosité au maximum que l’on se penche sur le groupe ; surtout lorsque l’on sait que celui-ci possède un curriculum vitae bien rempli ! Formé au milieu des années 90, les INTERITUS DEI, pas franchement connus dans nos contrées, ont subi moult changements de line-up, de style, de label et comptent à leur actif quatre opus… pour tout dire, un combo pas facile à cerner, qui s’avère toujours en quête d’identité mais qui semble en avoir dans les tripes ! Catalogué metal gothic doom, le dernier album en date, « in motion… », s’avère être tout simplement une galette de heavy-metal dans la plus pure tradition.

L’intérêt majeur du combo réside dans sa fraicheur et son obstination à proposer des compos plutôt variées, aux structures souvent accrocheuses… En vertu de toute cette bonne foi et du savoir-faire incontestable des musiciens (ça joue sévère, les soli sont de purs joyaux et la présence de deux voix est plus que judicieuse), les approximations sont parfois un peu trop présentes et l’originalité fait cruellement défaut ! Pourtant le groupe ose épisodiquement l’impensable (notamment sur « Arabia » avec cet intro chantée en Arabe de toute beauté) ! Bien sûr l’album possède un charme certain et quelques titres, sans être révolutionnaires, viennent nous flatter le tympan : le très rock’n’roll « deny denial », le puissant « when the metal meets flesh », l’écrasant et entêtant « pagan and proud »… L’on songe parfois à Paradise Lost (période gothique), dans une version plus germanique et beaucoup moins sombre…
Même si après plusieurs écoutes, l’impression persiste, nous disant qu’il manque si peu aux Interitus Dei pour entrer dans la catégorie supérieure, l’envie de les encourager nous tient au-delà tant le potentiel du groupe en ferait pâlir plus d’un…