C'est avec la sortie de l'EP « Confess » que The Sin Committee, jeune formation batave, a décidé de sortir véritablement de l'ombre, comme en atteste leur biographie ambitieuse et peu modeste. Armés de leur simple metal progressif lorgnant parfois sur le metal extrême, les quatre Hollandais n'ont qu'un but: conquérir les masses et pourquoi pas un label.

Il est tout d'abord à noter qu'un groupe autoproduit qui présente un packaging de cette qualité est à féliciter: le digipack soigné et son livret huit pages détaillé, c'est plutôt rare chez les groupes non signés par les temps qui courent... Et puis recevoir un objet pareil fait un peu la récompense du chroniqueur, il faut l'avouer. Hum! Passé l'aspect visuel sur lequel je ne m'attarde que rarement d'habitude je dois bien l'avouer, force m'est de reconnaître que pour un groupe autoproduit, The Sin Committee dégage à l'écoute un son massif, coloré, cristallin... en somme même si n'entend rien d'extrêmement nouveau on est loin de la démo de garage... Les instruments complètent chacun la place qui leur est propre et si ce n'est la voix peut-être trop présente et étrangement mixée (notamment sur les voix gutturales qui sonnent un peu pauvres...), le reste est régulier et ne souffre d'aucune lacune évidente...
La musique de TSC est un mélange assez actuel qui commence à faire des émules partout dans le monde: depuis des riffs progs léchés et gambadants (oui, gambadants...) empruntés à Mastodon (« Four 2 One ») et à Tool (« Straw Men ») se frottent quelques escapades metalcore vite bridées (l'intro de « Serious Adverse Event »). Le mélange coule bien, l'EP est cohérent et les pistes s'enchaînent à merveille, terminant par l'épique « Four 2 One ». Bien sûr, en ce qui concerne les deux influences citées ici, je tiens des sources irréfutables pour appuyer mes pathétiques propos puisque c'est le groupe lui-même qui se revendique de leur influence, ce qui, je vous l'assure directement, s'entend de bout en bout de Confess.
Et c'est sûrement le seul véritable reproche que l'on peut élaborer à l'encontre de l'EP nouveau de ces frais Hollandais: l'âge de raison n'est malheureusement pas encore arrivé pour eux, alors qu'ils nous délivrent pourtant un fier opus. Même si la première piste éponyme « Confess » peine à captiver, faute notamment à des envolées vocales parfois peu maîtrisées qui se révèlent être le seul point faible du groupe, la suite de cette galette se défend admirablement et on sent que TSC forge peu à peu son propre style pour se libérer de ses influences un peu trop incommodantes. Un groupe à suivre donc.