Qui y a t'il de plus désespérant que le funeral doom et de plus angoissant que le dark ambient? Le mélange des deux bien sur! C'est le créneau qu'ont choisi les canadiens de LONGING FOR DAWN depuis maintenant trois albums, lourdeur et oppression réuni en couches épaisses afin de vous écrasez, pauvres auditeurs sous une chape de plomb froide et humide.

« Between elation and despair » évoque des images. Une forêt brumeuse remplie d'ombres inquiétantes, une ville déserte aux murs qui s'effritent, un cimetière abandonné en proie aux soupirs des âmes qui le hante... des images froides, sombres, lugubres. Pour générer tant de noirceur humide dans nos esprits , Longing for dawn développe ses atmosphères glaciales sur une base Funeral doom lancinante et éthérée, rampant sur les traces de Worship ou autres Thergothon. Les guitares sont de plomb, les vocaux de granit et 4 titres seulement pour 52 minutes, les canadiens ne se démarquent pas véritablement sur leur facette funeral, respectant les canons du genre sans prendre trop de risque et malheureusement à en prendre aussi les inconvénients, à savoir quelques longueurs hermétiques.
Par contre ce qui fait la force et la personnalité de cet album, c'est le choix de déposer un linceul dark ambient sur ce doom funéraire. L'ambiance gagne en profondeur et en noirceur. Les arrangement subliment la mélancolie des mélodies en leur apportant un souffle décharné, une aura funèbre et malsaine qui inspire autant la beauté que la crainte. Echos, plaintes, sanglots? Ces sons venus de nulle part nous évoquent des choses connues mais redoutées, sans que nous puissions les identifier dans ces volutes vaporeuses.

Lancinant, beau, oppressant... « Between elation and despair » distille à merveille, par ses arrangements fouillées, une large palette d'émotion et d'atmosphères, qui en fait un album unique en son genre. Seul le classicisme et la longueur de certaines parties font baisser quelque peu la note... ce qui laisse encore à Longing for dawn une large marge de progression.