Doit on encore présenter cette formation légendaire qui, depuis 1984 ; n’a eu de cesse d’évoluer et de toujours nous surprendre par des albums toujours différents ? Il y a certes un fil conducteur dans la carrière de ce groupe, mais jamais ils ne se sont contentés d’utiliser une recette toute faite applicable à chaque album. VOIVOD revient une dernière fois saluer son public dans des circonstances bien particulières. En 2005, le Voivod, chevalier vampirique androïde, s’est vu décapité… Dennis « Piggy » D’AMOUR, véritable moteur et tête pensante du groupe, succombe à la suite d’un cancer du colon. Pourtant, la guitare sur « Infini » est belle et bien celle de Dennis, enregistrée chez lui, l’ampli dans la salle de bain… Il est dit que rien n’a été retouché. La guitare est telle qu’il l’aurait enregistrée… Chaque musicien est ensuite venu compléter les compositions. Voici ce que l’on peut qualifier de bel hommage et de marque de grand respect à « Piggy » et à son travail de la part des musiciens de son groupe.

VOIVOD ne ressemble pas aux autres groupes de metal et c’est vraiment le moins que l’on puisse dire avec ce nouvel opus. On trouve de nombreuses influences venant à la fois du rock et du metal. La touche si particulière et le son de Dennis D’AMOUR ont toujours contribué à rendre VOIVOD vraiment différent. L’album attaque sur un « Good Phones » assez énergique aux accents très rock. C’est assez inhabituel d’entendre VOIVOD dans la deuxième partie du morceau sonner à la manière de MOTORHEAD. La voix bien grasse de Snake balançant quelques petites phrases sur le Rock n’ Roll rappelle immanquablement celles de Lemmy. « From The Cave » est dans la lignée rock de « Good Phones» avec ces mêmes petites touches. Si l’album est plutôt une réussite dans son ensemble étant donné les circonstances, il restera tout de même une pièce réservée aux fans du groupe. Je doute que VOIVOD fasse de nouveaux émules avec « Infini. » « Treasure Chase », « Deathproof » ou encore « Krap Radio » bien qu’étant des titres censés être énergiques ne dégagent pas vraiment de puissance. Il manque certainement de cette énergie qui aurait rendu l’album plus vivant si Piggy avait encore été de ce monde. En effet, le processus d’enregistrement et les conditions de travail ont certainement rendu problématiques certains aspects. Les musiciens se sont certainement attelés à coller le plus possible à l’esprit du groupe mais d’une façon qui semble pour le moins étrange. Pour le coup, je trouve que l’on sent un peu de cette partie de doute, de sorte d’essoufflement dans la part de composition et d’interprétation.

« Infini » est de loin l’album aux conditions les plus étranges d’enregistrements. Imaginons Dave GROHL et Krist NOVOSELIC enregistrer leurs instruments sur des démos de Kurt COBAIN. Je me demande sincèrement quel serait le résultat pour le coup. Mais saluons tout de même cet hommage à celui qui fut un pionner dans un style parfois bien saturés de clichés et de gimmicks. A réserver aux fans donc et à tous les curieux pour qui il n’est jamais trop tard pour aller se promener dans un univers parallèle peuplé de machines, d’androïdes et de vampires…