Ah….l’Alabama, le coté sauvage de l’Amérique, le sud, le Mississipi, le coton, et…le rock sudiste dont fait parti MAYLENE AND THE SONS OF DISASTER ! Ces cinq musiciens arrivent sur nos platines pour un troisième coup, en toute simplicité intitulé « III ». Ils ne veulent pas être des rocks stars, mais juste délivrer la meilleure musique rock US, du moins c’est l’impression que l’on a en écoutant cet opus.

Leur chanteur Dallas (ca ne s’invente pas) était le leader chanteur d’un groupe de metalcore/screamo Underoath, mais voilà qu’il s’essaye à un style tout de même un peu plus gras et rock’n roll avec ce groupe qui a plus d’un tour dans son sac. Disons pour faire court que les fans de stoner rock vont surement apprécier la démarche, mais…il y a un hic. Nous pouvons parfois reprocher au style « stoner » de délivrer des riffs ultra plombés, toute basse en avant, avec guitares saturées et un gout immodéré vers le rock’n roll groovy. C’est le cas ici, mais il y a une variante de taille qui est à double tranchant : on aime ou on déteste. C’est l’ajout de refrains souvent screamo. Explications. Certains titres présentent un stoner rock sudiste franchement entrainant et excellent, dont le superbe « Step Up (Im On It) », avec un rythme très groovy et une sorte de big rock US jouissif. L’ajout d’un petit banjo ne fera que renforcer l’idée et l’originalité. Le chant est très poussif et rock, bref superbe.
Sur un titre comme « Settling Scores By Burning Bridges », le chant peut s’approcher même du chant hyper rageur d’un très bon metalcore. Pourtant, l’autre coté de la boule à facette peut vous revenir tel un boomerang en pleine face. Ecoutez le titre « Just A Shock », avec ces deux chants : l’un écorché, et l’autre screamo, clair et façon teenager US. Alors se contraste dans les refrains (uniquement) s’avérera insupportable pour certains car il est vrai que ce coté rock/punk/screamo ultra mièvreux et mélodieux offre un contraste saisissant, ou s’avérera parfaitement judicieux pour varier les plaisirs et ne pas tomber dans le cliché parfait du style stoner.
C’est le seul élément choquant ou du moins douteux de l’album, mais qui sera en fait la griffe du groupe. J’avoue avoir été à la fois agacé par ces « wooooo ooohhh ohhh » dans les refrains, mais le reste est si bon…que cela au final passera avec une lampée de whisky.
Car oui, le reste à savoir l’agencement des compos, la technique, la qualité et l’émotion des titres, tout ceci est un sans faute absolu. On tape du pied du début à la fin, on se croit aux states dans sa Cadillac sur la route 66. Seul le dernier titre sera une petite balade acoustique et instrumentale, pour vous faire digérer.

Vous vouliez un croisement entre Clutch, ZZ top et BRAND NEW SIN ? Voilà qui est fait ! Avec une certaine maestria le groupe distille ses compos plombées, du vrai gros rock et gros son pourvu que vous supportiez ces petites touches emo/screamo ici où là, mais comptez sur des titres fabuleux pour noyer cette douce amertume que l’on appellera ici l’originalité. Gros, très très gros et donc fortement conseillé !