Fort d’un nouveau producteur, KILLSWITCH ENGAGE, de l’aveu même des musiciens, se sent en ce moment bien jeune. Malgré l’annonce d’un nouveau départ, souligné par le fait que nous avons à faire pour la deuxième fois de la carrière du groupe à un album éponyme, nos américains restent bien fidèles à un Metalcore assez convenu, mais bien ficelé.

Riffs thrash/death-mélodique précis, refrains clairs ouvertement mainstreams, légers plans au feeling punkisant… bref rien de neuf. Néanmoins, la maîtrise technique est de plus en plus évidente. Les guitares sont de plus en plus en osmoses se complétant dorénavant en permanence et proposent véritablement des plans beaucoup plus fins que ce qu’il peut nous arriver de trouver dans les groupes de Metalcore habituels. De même, bien qu’Howard ait plus d’effets sur la voix qu’avant il est totalement bluffant au niveau de ses voix claires beaucoup plus percutantes. Justin Foley, quant à lui propose un des meilleurs jeux de batterie qu’il n’ait jamais offert.
Extrêmement varié, ce dernier ne manque pas de nous épater et on sentirait même de l’émotion dans sa frappe. Il propose d’ailleurs à quelques reprises des chœurs assez épiques, vraiment intéressants et accrocheurs comme c’est le cas dans le single « Reckoning » ou l’excellente « The Returns », chanson qui sous les allures calmes de son introduction comporte des moments assez intenses.
En fait, la force de ce « Killswitch engage » c’est l’atmosphère générale, qui semble un peu plus sombre que par le passé. Bien que chaque morceau soit tempéré par son lot de chant clair, une certaine impression de malaise se dégage à plusieurs reprises. Les amateurs de mosh part, en seront un peu déçus, certes, mais le parti pris a été de proposer une musique un peu moins Hardcore mais plus puissante en terme d’émotion (ce qui par ailleurs est un peu problématique est que certaines lignes de chants clairs ressemblent beaucoup à certaines autres). Ceci étant, KILLSWITCH ENGAGE ne s’est pas non plus totalement métamorphosé, puisque l’album contient tout de même quelques parties plus brutales et Hardcore. D’ailleurs (et paradoxalement), c’est sur la dernière chanson que nous en trouvons le plus, alors qu’on pouvait craindre au contraire un final bien sirupeux.

En conclusion, KILLSWITCH ENGAGE évolue doucement et malgré quelques lourdeurs il reste un groupe bien maîtrisé, ce qui fait de ce sixième opus un bon album de Metalcore. Évidement, cet opus ne révolutionnera pas pour autant ce genre bien établi que certains prétendent mourant. Cela n’est néanmoins pas le cas de nos américains.