Nachtmystium, c’est le groupe à part dans le secteur black metal. J’essaie de comparer ce groupe au parcours d’Enslaved, avec des débuts très black, puis une attirance musicale vers des nappes atmosphériques et des relents psychédéliques. Le dernier album en date de 2008 « Assassins » était de cette veine là, surement le meilleur album pour ceux qui n’appréciaient pas leur coté d’Antan, proches de Beherit et de Darkthrone.

Mais voilà que le groupe nous fait une rechute…La contagion du black metal étant passé par là, les américains délaissent ce coté « soft » du black avec le coté psyché/atmo, pour revenir à leurs racines, tendances true black metal. D’ailleurs leur petite galette précédente « worldfall » annonçait clairement la couleur : on replonge vers le passé. Avec ce mini CD, le groupe rejoue au font de leur cave, avec une batterie « raw » et assez infecte, un chant carrément malsain venant des entrailles de la terre (où des enfers plutôt), et des compos qui sortent des années 90. Fini le psyché et l’amo, qu’on se le dise, les fans de la première heure vont se rassurer : non, le groupe ne surfe pas sur la facilité et le commercial, en brouillant ainsi les pistes ! Presque 17 minutes de sauvagerie sonore, un tourbillon noir qui ne laissera personne indemne. Le rythme est carrément soutenu, pas de place au black rock’n roll norvégien, non, ca dépote, ca tue, ca déchire, ca hurle, ca décoiffe, un point c’est tout. La batterie n’est pas transcendante et surtout pas variée, le travail sera surtout réalisé sur le travail des guitares rythmiques et solos, ainsi que sur un chant très, mais alors très très profond. La production est plutôt crade et old school, surement un choix (judicieux) du groupe. La pochette reste également dans cette optique.

Alors que reste-t-il de nos amours, de ce groupe qui avait sur « Assassins » osé, fait preuve d’imagination et de créativité ? Il a disparu dans les ténèbres. Seul le titre « Pitch Black Cadence » se démarquera un peu du lot avec des passages carrément hors normes, dont cette guitare qui sonne légèrement indus et distordue, et qui nous plonge dans une froideur inquiétante. Avaient-ils réalisé leur meilleur opus, l’apogée d’un groupe, l’album ultime ? Nous le sauront sur leur prochain opus, mais j’ose espérer que le groupe aura plus d’un tour dans sa besace et qu’il nous surprendra encore. Sans quoi, je ne donne pas cher de leur peau…