"Father of victory" et "Songs of Yore viennent" à peine d'être écoutés que voici déjà un nouvel album de Folkearth. 3 albums en un an? Voilà des musiciens qui apparemment ont décidé de profiter à fond de la demande du public pour les groupes à consonance folk. Vite vite, avant que la mode passe...
Folkearth, c'est un peu le « We are from Barcelona » du métal. 11 musiciens en provenance de 7 pays différents travaillent leurs parties chacun de leur coté et envoient le tout pour le mixage et pressage final. Inconvénient? L'impossibilité de se rencontrer et de discuter sur la finalisation du projet. Avantage ? La possibilité de part un « roulement d'équipe » entre deux albums de produire des compositions à la chaine de manière quasi illimitée. Et le pire? Ça marche! Car effectivement, une formation au line up «standard » produisant 3 albums à la suite aura vite fait de tourner en rond alors que des musiciens toujours différents contribuent à ajouter leur touche personnelle et en conséquent à créer des compositions toujours différentes pour un « viking métal » de qualité.

Petit hic, Folkearth n'est pas non plus un « all stars band » et la technique apparaît rapidement comme très inégale voire vite limitée selon l'intervention, judicieuse ou non, de divers protagonistes. Les faits sont là, les compositions de Fatherland sont loin d'avoir le niveau de celles aperçues sur les 3 premiers album, vraiment réussis, le gros bémol étant une nouvelle fois attribué à la production. Certains ont visiblement décidés d'économiser sur le mixage, les reproches constatés sur le précédent « Father of victory » étant les même sur « Fatherland » à savoir : un rendu brouillon des titres plus enlevés. Les passages façon black métal relèguent batterie et guitares au fin fond du bois pour un rendu sonore de boite à rythme (vu la platitude du volume, il ne peut effectivement s'agir que de boite à rythme, ou alors il est grand temps de changer de bras) très lointain et confus, dommage vraiment car les parties acoustiques et chants guerriers qui se développent sonnent du plus bel effet. Particulièrement en réussite, les psalmodies au chant féminin (« Hymn to Zeus ») confèrent à l'album un rendu mystique prenant, démontrant une fois encore, "Songs of Yore" l'avait montré, que Folkearth maitrise largement mieux l'exercice de l'acoustique.

De nombreuses pistes (« Braver than heroes vows ») aux sonorités riches (mélange de voix et d'instruments) auraient mérité bien mieux que ce résultat final de première démo indigne d'une sixième réalisation ! Souhaitons donc à Folkearth de recruter un vrai batteur, et ensuite de peut être se reconcentrer pour se donner les moyens pour produire un grand album plutôt que deux médiocres. Car les bonnes idées ne manquent pas, il serait dommage de continuer de les gaspiller.