Sur la pochette promo de "No Tolerance for Imperfection", Relapse Records recommande ce disque à tous les fans de Cannibal Corpse, Nile et Dying Fetus. En plaçant l'album dans le lecteur, on s'attend donc à du bon gros death, style dont j'avoue être une inconditionnelle. Dans ce genre de metal, il est facile pour un groupe de tomber dans la brutalité inutile et dans la caricature. Et beaucoup plus difficile de s'imposer comme un groupe majeur et sortir de la masse. Man Must Die n'en est pas à son premier coup d'essai, puisque "No Tolerance for Imperfection" est son troisième album en sept années d'existence. Mais entrons dans le vif du sujet.

Ca commence bien fort dès le premier morceau, l'éponyme de l'album. De la violence à gogo pour un titre assez stéréotypé, mais pas désagréable. On remarque cependant la production très réussie, qui met parfaitement en valeur la technicité du batteur. "Gainsayer" suit le même schéma, avec peut-être un peu plus d'efforts et de recherche par les guitaristes et un chanteur qui s'écorche la voix avec son magistral "fuck you" au milieu de la chanson. "Kill it Skin it Wear it", apothéose de violence autant dans les paroles que dans la musique, étonne tout de même grâce à un rapide break à la guitare. "It Comes in Threes" s'offre le "luxe" d'une intro, de riffs vraiment intéressants et même d'un solo bien placé vers la fin du morceau. Sans doute un des meilleurs morceaux de la galette, puisque le groupe réussit enfin à dégager une ambiance malsaine dans sa musique. Même constat pour "Hide the Knives", ses riffs relevés et son court solo de fin. "Dead in the Water" retombe dans les stéréotypes du brutal death, violent pour être violent et sans réflexion. Heureusement, le titre qui suit est réellement étonnant, puisque "What i Can't Take Back" est une instrumentale faisant office de break, ce qui est, il faut le dire, plutôt agréable. Elle n'est certes pas remarquable et dégage peu d'émotion et d'ambiance, mais on leur accorde la bonne idée. Et ça ré-attaque avec "Reflections from Within", morceau assez intéressant, puisqu'il est un sympathique dosage de brutalité et de technicité, grâce à un petit break et un solo qui est probablement le plus long de l'album. On termine avec "Survival of the Sickest", qui comprend une intro et une fin calme, malgré le fait qu'il soit le morceau le plus court de l'album (deux minutes et demie).

Au final, on a exactement ce que l'on est venu chercher, de la violence. On a affaire ici à un bon album, bien qu'un brin stéréotypé et parfois presque caricatural, ce qui est un des grands dangers du genre. Rien à dire au niveau de la technique et de la production, les musiciens sont tout à fait respectables et Relapse sait faire sonner un groupe, mais il manque ce petit quelque chose qui sépare le bon de l'excellent et qui fait d'un album un chef-d'oeuvre. "No Tolerance for Imperfection" n'est pas, à mon humble avis, "l'une des meilleures sorties extrêmes de l'année", comme s'en vante la pochette promo, mais il a des qualités, grâce aux efforts de Man Must Die de trouver une voie à la fois brutale et originale. Certains morceaux sont très réussis et intéressants et il n'est pas impossible que le groupe accouche un jour d'un album excellent dans le genre.

Une chronique est toujours subjective, mais elle l'est encore plus lorsque l'on parle de metal extrême comme c'est le cas ici pour Man Must Die. Cet album pourra être apprécié par les grands fans du genre, mais si vous n'aimez pas le brutalité (musicale) gratuite, passez directement votre chemin.