Avertissement: cette chronique s'adresse uniquement aux entichés de black-metal dépressif, dans ce qu'il a de plus cru! Alors, si vous êtes réfractaires aux hurlements de désespoir, aux cris de chat égorgé, aux riffs granuleux et criards, aux productions "boite à chaussures", aux guitares dissonantes…passez votre chemin!

Le duo Bavarois Wedard vient une nouvelle fois déverser son accablement et sa tristesse sous la forme d'un joli digipack. Musicalement, nos deux joyeux drilles sont les dignes héritiers de Burzum. L'atout majeur du groupe réside en sa faculté à mélanger passages purement black avec des mélodies atmosphériques plutôt judicieuses. Autre qualité, et pas des moindres, les compositions sont travaillées et les capacités techniques au rendez-vous. Le batteur propose un jeu riche, chose rare pour un style trop souvent primaire et redondant. En ce qui concerne les guitares, il en va de même! La monotonie recherchée est bien présente et plonge l'auditeur dans un sentiment de "spleen" et de nostalgie. Certains titres osent parfois l'alternance "marches funèbres" et accélérations bien senties (comme sur le très bon "Die roten Nebelberge von Ophräzon").
La production, quant à elle, est dans la pure tradition de l'essence true black-metal! Dommage, le son aurait mérité un travail légèrement plus contemporain afin de distinguer certains arrangements qui semblent, pour le coup, noyés dans le brouhaha d'un mixage inexistant!
Bref, un album plutôt intéressant, au talent certain, capable d'évoquer nihilisme et désillusion. Une galette aux idées noires où la mélancolie flirte avec la détresse et la violence.
A consommer avec Valium et Prozac (les amis des gens tristes!). Sur ce, je retourne à la plage!