« Vous arrivez près de la planète heavy métal, merci d'attacher vos ceintures en préparation de l'atterrissage ». Et quoi de nouveau une fois descendu au spatioport? Un huitième album de Metalium!
Depuis sa formation en 1999, le groupe écrit son histoire tout en constatant que la période glorieuse du power métal allemand de la fin des années 90, temps flamboyant des conquérants de Gamma Ray, Iron Saviour et autre Primal Fear s'est quelques peu estompée dans la poussière des ans. Qu'importe, et le groupe l'affirme haut et fort sur le bien nommé « heavy métal » en ouverture : « We are heavy metal, if you don't like it, fuck you » ! Les allemands répondent ainsi aux attaques menées contre tout un style, certains lui reprochant un aspect « light » et le jugeant passé de mode.
La mode? C'est quoi? Porté à la base par un courant certes montant, Metalium n'a cependant que peu changé au fil des ans son fusil d'épaule. A tort? À raison? Si le groupe reste fidèle à sa musique et à ses origines, il n'en découle pas moins une succession d'albums fort bien réalisés mais sans surprises, ce chapitre huit n'échappant pas à la règle.

Amis de la guitare, soyez les bienvenus, "Grounded" vous garanti une visite approfondie dans l'univers de la six cordes avec des compositions de power métal de la plus belle facture. Alternant speed (« Heavy metal », « Pay the free ») ou titres thrashy plus lents à rythmiques lourdes (« Light of the day »), Metalium n'a pas oublié les éléments qui garantissent un bon album de heavy : rapidité d'exécution, maitrise technique, guitares qui hurlent et chant impeccable. Et bien entendu, la fameuse ballade dont l'utilité ne manquera pas d'alimenter les habituelles querelles de bar (ici « Borrowed time »). Le titre explosif suivant « Once loyal » n'est sera que mieux mis en valeur. Il est cependant dommageable de constater que la vitesse soulevée par le premier titre ne soit pas maintenue sur toute la durée de l'album et faire ainsi de "Grounded" un album de haute voltige. Au contraire, les pistes plus lourdes, voir très lourdes de milieu d'album (« Pharos Slavery »...depuis quand les Metalium font ils du doom?) jouent plus sur les ambiances (avec un degré épique qui aurait pu être plus prononcé, à l'image du visuel de la pochette et de son colosse tiré du jeu « God of War ») mais cassent le rythme à la manière de montagnes russes.

Au risque d'en décevoir certains, "Grounded" évite l'aspect de linéarité en jouant sur les variations de rythmes et de styles, mais ne sera pas l'album de power speed atomique attendus par les fans des premières heures. Quel dommage de sentir Metalium faire vrombir le moteur, puis au moment de passer la quatrième, repasser en seconde. Encore une fois, pas de déception réelle, mais pas d'étonnement non plus.