Hatebreed, c'est pas moins de sept albums au compteur et près de 15 années d'existence ! Des milliers d'heures passées sur les routes du monde entier à marteler sans relâche leur hardcore metal, distiller à qui veut bien l'entendre la bonne parole de la fée électrique, et à prêcher la tolérance de son prochain dans les limites du raisonnable, faut pas pousser non plus.... bref à faire vivre son art sans compromission aucune, propre au Hardcore en général.

Après la sortie en 2009 d'un opus que nous qualifierons de récréatif 'for the lions' dans la carrière du groupe puisque uniquement composé de reprises des ténors de la scène, cette fin d'année voit l'arrivée dans les bacs d'une nouvelle livraison cette fois ci purement originale et sobrement intitulé 'hatebreed' ! Un album dans la plus pure tradition, simple, direct, doté d'une production ultra puissante, moderne, et d'une cohésion plus que parfaite. Rien ne dépasse, chacun maitrise son sujet sur le bout des doigts, les uppercuts pleuvent, les assauts rythmiques font mal, les riffs déchiquètent à tout va, le tout avec une précision chirurgicale digne des plus grands. Jamey Jasta (chant) éructe son désespoir et sa haine avec conviction, le timbre très rocailleux de sa voix fait mouche et impressionne par sa capacité à diversifié les effets, à moduler les sons aussi bien dans les extrêmes (hurlements, grognements) que dans les parties plus 'légères' simplement chantées .

A première vue, on pourrait suite à ce premier constat se dire que Hatebreed vient de sortir un brulot tout simplement magistral. Or il n'en est rien, car si ce disque est loin d'être mauvais et fera passer de très bons moments à vos cervicales, l'habitué, le chercheur de plus de profondeur musicale, de changement, risque de rester sur sa faim. En effet, au bout de 15 ans on aurait pu émettre le souhait d'avoir autre chose à se mettre sous la dent qu'une énième cavalcade basée sur le même thème, avec en guise de break quelques variations de tempos et une plage purement instrumentale en milieu de disque pas vraiment inspirée et faisant office de bouche trou ! Certes il n'y a probablement rien de plus à attendre au final qu'une bonne dose d'énergie brute de la part de Hatebreed, sauf que la concurrence reste rude et que de jeunes loups bien plus vifs et 'morts de faim' ont fait leur apparition dans la plaine ! À l'heure où le territoire devient de plus en plus restreint, il est difficile de croire que l'immobilisme primaire soit une bonne chose....

A la question Hatebreed manque t-il d'inspiration en 2009 ? la réponse est oui ! La roue libre semble être enclenchée, et il va vite falloir réagir pour éviter qu'elle ne dévale la pente trop vite ! Espérons que ce petit passage à vide soit de courte durée.