Depuis deux ans, en partageant des concerts avec quelques formations célèbres du monde du Métal, LATITUDES commence plus ou moins à faire parler de lui. En ce moment, il s’agit de la consécration avec la sortie prochaine de leur premier album « Agonist », petite réussite d’un Doom-métal hypnotique.

Pour donner une idée de la tonalité de leur musique rappelons que leur producteur n’est autre que Chris Fielding, qui entre autre a travaillé avec NAPALM DEATH, d’où une légère ressemblance avec les chansons les plus Doom des Grindcoreux de Birmingham, tel que « Moral ». Principalement musicale, leur musique est composée de riffs Heavy contrastés par des guitares grinçantes, des structures alambiquées, se dirigeant lentement vers un inexorable climax de lourdeur et de dissonance. La formule se répète sur sept chansons sans qu’il n’y ait jamais vraiment d’ennui. Un morceau fera un pas d’écart en plongeant légèrement dans l’électronique tandis que sur quelques autres Adam Symmonds (ex-EDEN MAINE) intervient de sa voix planante et mélancolique. Le clavier, à l’image de la voix est aussi un élément très discret mais dont l’utilité est indéniable tant ses légers arrangements parviennent à donner une excellente dynamique à la musique. LATITUDES fait, à l’image d’un NEUROSIS dont il assume d’ailleurs l’influence, un album avec une certaine finesse qui ne laisse pas de marbre et qui à tout instant vous saisit aux tripes. Les reproches iront néanmoins à l’encontre du chant qui pourrait peut-être intervenir plus régulièrement, afin d’éviter quelques lourdeurs. Rassurez-vous ces dernières ne sont que très rares, puisque je le répète, nous ne nous ennuyons jamais à l’écoute de ce Cd. Une pointe supplémentaire d’audace aurait probablement été le détail qui aurait pu permettre à cet album de se glisser au panthéon du Doom. Le seul titre vraiment surprenant n’est autre que « Braille » (au titre explicite), plus rapide, presque Rock d’une certaine façon et surtout beaucoup plus barré et agressif au niveau des riffs. En ce qui concerne les morceaux classiques, admirons aussi la performances : il faut un certain talent pour maintenir un auditeur averti en haleine, en ne jouant qu’un seul riff en boucle et en ne le modifiant que par de légères et efficaces déclinaisons, comme c’est le cas dans l’excellent « Fluxes of the Womb ». Un premier album déjà très mature et abouti.

En conclusion, que dire de plus. Fans de gros Rock, de Post-hardcore ou de Doom vous pouvez courir vous procurer ce « Agonist » Un mur sonore imparable vous pénètre au plus profond de vous-même et de par son côté sordide, ouvertement glauque vous force à vous rappeler les souvenirs les plus traumatiques de votre existence. Bref, LATITUDES fait une première attaque monstrueuse qui espérons-le, les projettera vite sous les projecteurs.