A en croire l'artwork de la pochette du premier CD de WODENSTHRONE « Loss », on se croirait revenu dans la forêt de Sherwood près de Nothingham chez nos amis « Anglois ». En effet Wodensthrone, formation de black-métal est issue des Sundered Lands du Nord-Est de l'Angleterre où elle puise son inspiration dans les vieux mythes et légendes de ces anciennes contrées. Formé en 2005 le groupe après nous avoir signalé sa présence par deux split/CDs en 2006 et 2008, passe l'épreuve du premier opus « Loss » donc, qui fort de ses 70 minutes d'enregistrement nous donne une idée bien plus précise de sa musique.

Avec son pagan/black métal sauvage et primitif, le quintette nous emmène dans des ambiances épiques avec des nappes de claviers omniprésentes qui apportent au tout des envolées symphoniques à la EMPEROR. Les compositions sont longues et permettent aux Britanniques d'utiliser toute une palette de sons, mouvements lents, blasts aussi. On ne néglige pas, surtout en début et fin de titre, de se lancer carrément dans des diversions bien progressives. Voyage intérieur et ancestral avec soli variés, un peu de flûte aussi, de la guimbarde, de la guitare acoustique dans les passages purement instrumentaux. La voix n'est pas si monocorde que cela car changeant de registre fréquemment. A ce moment là précisément on sent un certain rapprochement avec la musique de NEGURA BUNGET, sacrée référence tout de même ! D'ailleurs nos black-métalleux british entretiennent d'étroites relations (enregistrement par exemple) avec le combo Roumain des Carpates.
« Loss » est donc un gros pavé de pagan émotionnel qui demande plusieurs écoute avant de pouvoir en apprécier toute sa richesse.
Même si les terrains musicaux développés ici ne débordent pas d'originalité car déjà proposés auparavant dans d'autres lieux par d'autres formations, il faut reconnaître que ce premier opus avec ses huit titres bien structurés est bien foutu cela ne fait aucun doute. Résultat, on se laisse entrainer facilement par cette galette bien produite et chargée d'émotions comme une oeuvre de black/pagan frais et neuf, une certaine relève dans le genre ? Pourquoi pas l'avenir nous le dira.