Encore une fois, je vais vous parler en début de chronique de la pochette du disque. Artwork qui ne peut vous laisser indifférents, enfance ensanglantée, enfance volée, dans le théâtre de la vie ? Mais qui nous envoie cet EP 8 titres qui attise notre curiosité. Il s'agit en fait du premier enregistrement de DREADFUL SILENCE, quintette Francilien qui a lancé les hostilités dans sa région natale fin 2003. Une collègue de votre webzine préféré a dernièrement pris une claque à l'un de leurs concerts, alors il me faut d'urgence insérer la galette dans le lecteur CD pour écouter ça de plus près.

Après la petite intro d'usage, sept titres vont débouler au grand galop à travers les enceintes de ma chaine hi-fi. Le groupe n'y va pas avec le dos de la cuillère, et si les premières compositions sont bien dans la veine des classiques de Sepultura, de Nailbomb (projet éteint de Max Cavalera) ou dans une moindre mesure Pantera, la suite se révèle bien variée, consistante, agressive, puissante mais assez inventive dans sa recette qui est un savant mélange. Mélange de thrash, de hardcore, de death et même de black avec des vocaux criards. Tiens, parlons-en des vocaux, le clown-frontman avec sa démarche théâtrale, aux propos acides et « grandguignolesques » de la vie nous surprend par la variété des registres utilisés. Rappelant fortement Max Cavalera dans le thrash qui tache et écorche, il s'aventure dans les voix gutturales et aigües stressantes pour nous faire entrer ses propos dans notre cerveau.
Voix exceptionnelle donc, mais n'oublions pas les autres musiciens qui envoient la sauce pour nous écraser les tympans avec un gros son, des riffs saignants, une basse de grosse cylindrée omniprésente et une batterie qui s'amuse dans les ruptures de rythme incessants. Aucun ennui donc à l'écoute, lourdeurs jouissives, envolées énergiques qui vous collent au « core », climat revendicatif et mélodies sinistres par moments, on vous fournit tout ce que un bon métalleux est en droit d'attendre d'un groupe qui, si il puise ses influences dans les 90's, enrichit le tout avec des sonorités bien actuelles pour obtenir une efficacité redoutable.

Encore une fois je dois reconnaître que ce combo francilien m'a en quelque sorte « bluffé ». Rendez-vous compte, Dreadful Silence sort son premier EP et d'entrée peut prétendre à une place de choix dans le paysage métal français. En seulement une demi-heure de démonstration extrême sans faute un avenir prometteur se dessine pour eux et je vous encourage vivement à les découvrir par le biais de leur maxi ou encore en concert près de chez vous.