Je suis sur que jusqu'à maintenant, vous considériez les genres orientés « nature et découverte » tels que le pagan black, le folk metal, le viking et autres appellations plus ou moins contrôlées, étaient l'apanage de nos amis scandinaves. Plus proches de leurs gigantesques forêts humides, plus ruraux, plus WWF... Faisons sauter dès maintenant ce postulat inexact. Certes on savait que les américains ou nous les frenchies on y touchait un petit peu (Agalloch, Himinbjorg, Belenos...) et bien aujourd'hui, l'Espagne a elle aussi trouvé son représentant. Ladies and gentlemen, please welcome Lux divina!

Déjà auteurs de quelques obscures démos d'un black très orienté synthé, ce quintet propose enfin son premier album et les choses ont visiblement bien changé. Exit les claviers bontempi et le pseudo orchestral, Lux divina se réclame désormais de la mouvance pagan black. Au vu de la pochette et des paroles, nul doute n'est permis, ces gens aiment les arbres, l'humus, la pluie, l'herbe (je parle pas de celle qui fait rire)... et sont tristes de ce que leurs congénères font subir à Dame nature. « Natur-philosophie » peut on lire sur le logo au dos du disque. Colère et mélancolie sont donc de mise sur ces 11 pistes où la nature elle même semble participer jusque dans les arrangements: gazouillis d'oiseau, murmure du vent , glouglou des rivières... Intronisations des morceaux ou simples break, ces bruitages figurent la quasi totalité des arrangements déployés ici, peu de grands effets, le son et les compos sont épurées de toute enluminure trompeuse, guitare (mélodique)-basse (audible!!!)-batterie (rapide)-chant (black/clair) et c'est presque tout.. et ça suffit. Sans oublier les incontournables grattes acoustiques qui apportent cette note de tristesse et l'aération nécessaire à ce genre d'album. En gros, si vous connaissez un tant soit peu le pagan, vous pouvez facilement vous imaginez à quoi ressemble « From the tomb to nature's blood ». Pas de grandes surprises dans ce black à connotation mélodique, presque prog dans ces structures, mais un savoir faire de tous les instants qui font de cette galette un véritable plaisir. Alors, pourquoi choisir Lux divina plutôt qu'un autre? Déjà pour soutenir le talent des messieurs et ensuite pour ce chant clair assez particulier – à la fois épique et grave – qui donne une grosse partie du cachet mélancolique des compos.

Pas de gros point noir sur ce disque mis à part ce coté déjà vu qui nous assaille. Mais de nos jours, cet aspect est forcément mis à mal, attardons nous plutôt sur le savoir faire. Et Lux divina en a à revendre. Une découverte forcément agréable pour les fana de pagan, ou de black mélodique tout simplement.