Le doom de SWALLOW THE SUN, c’est entre un beau coucher de soleil romantique, et l’obscurité de la nouvelle lune. Un mélange savant de douceur, de calme, de volupté, qui se marie avec la noirceur du doom metal, et de riffs plus enlevés. Après leur excellent dernier opus « Hope », revoilà les finlandais avec un nouvel album « New moon », qui est certes une suite logique, mais qui va bien plus loin dans leur maitrise du sujet dark/doom.
Exit l’ancien batteur, et on met aux futs un Kai Hahto (Wintersun, Rotten Sound, Enochian Crescent…) décidément bien talentueux, et qui possède un jeu tout en subtilité et en feeling. D’ailleurs, tous les musiciens s’en tirent haut la main, dont le chanteur Mikko avec une voix décidément très variable (black, death, chant clair) mais qui se fond admirablement avec les différents styles et tempos. Et ce même si le souci pour un chroniqueur est de faire la part des choses coté chant, car certains guests font leur apparition ici, dont un certain…Dan Swanö. Les guitares soufflent également le chaud et le froid, entre rythmiques plombées, lourdes (ne parlons même pas de la basse qui fait trembler les murs), et solos et petites touches aériennes et légères. Aucun doute là dessus, se sont des maitres en alchimie musicale ! « New moon », c’est aussi une production en béton et un design bi-chromique qui retranscrit fort bien le contenu contrasté. Les compos ? Emotionnelles au possible. Évidement, on est loin du brutal et du moderne, loin de l’aseptisé et de l’impersonnel. Ici tout est calculé pour qu’à chaque note, vous ayez la chair de poule. Pour que vous plongiez du début à la fin, dans un univers onirique et enivrant. Parfois vous aurez quelques notes de piano très mélancolique, et parfois du chant féminin, tel une sirène qui vous appelle au loin. Inutile de résister, allez la rejoindre, notamment sur le somptueux « Lights on the Lake (Horror pt. III) » qui sera pour ma part LE moment fort qui a transpercé mon p’tit cœur tout mou (…), car il brasse ce que le groupe sait faire de mieux : alternance de passages mélodiques limite atmosphérique, avec des passages très lourds et parfois rapides et black !

Comment noter un tel album sans mettre la note maximale ? Parfois les groupes sortent dans leur carrière, l’album « référence », l’album ultime qu’il est impossible de ne pas promouvoir fièrement en haut de sa discothèque. « New moon » fait parti à mon avis du sommet de leur carrière. Du moins actuellement, car nul doute que ce groupe est parti pour une belle et très longue épopée musicale, pour notre plus grand bonheur… Simplement merci.