Hormis quelques exceptions (My Own Private Alaska, par exemple) la scène française post-core ne s’est jamais vraiment démarquée de par son originalité et a souvent eu la fâcheuse tendance à copier sur ses compatriotes ! Il va falloir désormais compter sur les bordelais d’Appollonia pour faire démentir le statut du « retard » à la française, et de l’absence de personnalité en la matière. Le deuxième album du trio, « blank solstice », est une authentique bonne surprise. Pas facile d’exposer le style du combo tant celui-ci ose l’impensable : mélange chaotique de sludge violent et de douces mélodies pop acoustiques, contraste doom/black suicidaire et de rock estampillé 70’s…
Là où Neurosis ne guide son auditeur que vers la suffocation et l’écrasement, Appollonia agrémente son style d’impulsions plus légères au ton nostalgique ! Le mélange est des plus agréables et ne tombe jamais dans la platitude. Les chants en opposition, alternent hurlements déchirants proche d’un esprit Black-metal et voix claires imprégnées de désespoir et de mélancolie ; duo basse-batterie judicieux et passionné, guitares pesantes…
Bien sûr, il faudra plusieurs écoutes et une certaine ouverture d’esprit pour pénétrer les sinuosités de ce concept. Le son est absolument énorme et restitue une ambiance quasi viscérale. Franck Hueso, plutôt habitué à des productions plus orientées Metal moderne (Hacride, Mistaken Element…) restitue l’atmosphère pachydermique des guitares avec justesse, et offre un son organique et « sincère » !
« Blank solstice » est un album sans faille, une expérience musicale qui ne peut laisser insensible ! Comme du sel sur la plaie, comme du miel dans la bouche…