Après un premier album, « Infinite Faces », qui a permis de les faire connaître, les Würm nous proposent depuis novembre dernier leur second album, « Swing With the Savior ». Ce combo, issu des Yvelines et du Val d’Oise, sillonne les routes depuis plusieurs années afin de se faire un nom dans le milieu. Produit par le label indépendant Underclass et enregistré par les soins de Francis Caste (responsable du gros son de groupes tels que The Arrs ou encore Bukowski), cette dernière galette promet d’être croustillante et entraînante. L’artwork représente en tout cas un Jésus percé se faisant tatouer « Rock’n’roll » sur le ventre, ça promet !

Entrons à présent dans le vif du sujet et portons notre intérêt sur le contenu même de ce « Swing with the Savior ». Le son est impeccable et met parfaitement en valeur tous les instruments ainsi que la voix très atypique de Tef, le chanteur. On se retrouve face à onze morceaux entraînants aux refrains ultra catchy (prenez celui de « My Ride », celui de l’éponyme de l’album, ou encore celui de « Lazy Dazzy ») au style difficilement définissable. On se situe entre du métal, du rock’n’roll et de l’industriel, le tout avec une voix claire souvent délirante, mais sans jamais tomber dans le stéréotype. Sous ce mélange de style se cachent quelques petites bombes, comme les titres « Sexual Hunger » (très rythmée du début à la fin et aux riffs intéressants), « Possession », avec ses couplets délirants et ses refrains catchy, ou encore « She Drives Me Crazy » aux relents pattoniens (en particulier, avec ses chuchotements juste avant les refrains). L’un des titres les meilleurs et les plus surprenants de l’album reste malgré tout « Like A Dog », sur lequel Poun de Black Bomb A apparaît pour un featuring. Le duo des deux chanteurs s’opère très naturellement et leurs deux voix assez aigus se marient plutôt bien. La galette se termine sur le morceau le plus long du CD, « Hide », qui débute tout en douceur avant de sortir les grosses guitares et de terminer sur un long break très appréciable. Würm termine le travail avec finesse avec des guitares acoustiques, pour notre plus grand plaisir.

Voilà donc une belle bombe auditive que Würm nous a larguée. A la frontière entre plusieurs styles, le groupe montre qu’il a bien digéré ses influences et propose ici onze morceaux rythmés et mélodiques. Les compositions sont à la fois différentes et très cohérentes, pleines de maturité et démontrent une bonne maîtrise technique des instruments. On n’a sans doute pas l’album de l’année, mais « Swing with the Savior » est un très bon album, qui mérite amplement une très bonne note. On attend de voir ça sur scène !