Oyez oyez amis dévoreurs de lumière ! Satan est de retour, et il compte bien faire saigner vos petites oreilles pourtant déjà bien abimées par des années de morsures sonores. Un nouveau trou noir s'est ouvert, un nouvel abysse est née, une étrange créature s'est éveillée, elle que l'on croyait morte et que bon nombre de chevaliers de l'ombre avaient déjà enterré après avoir essuyé de nombreuses déceptions, de trop nombreux échecs.... Rassurez vous mes frères et sœurs, la nuit est de retour et elle a choisi Enthroned comme vecteur de son éternel maléfice...

En effet, ce mois de mars verra le dernier opus 'Pentagrammaton' des black metalleux belges, qui après avoir sorti près de 12 albums de plus ou moins bonne qualité, repointent le bout de leur sabot poilu ! Comme vous vous en doutez, ceux-ci ci ne sont pas venus compter fleurette à la première bergère venue. Disons que le sort réservé à celle ci en cas de rencontre inopportune ne serait pas admissible pour le commun des mortel mais cependant digne des plus belles heures de ce style si incompris qu'est le black metal ! Enthroned semble avoir su se réinventer, fait renaitre l'âme véritablement noire que l'on pouvait déjà entre apercevoir dans le très bon 'toward the skulltroned of satan' sorti en 1997 et qui malgré un mix à la ramasse annonçait l'avènement de quelque chose de grand chez ces musiciens belges. Dommage que le chemin pourtant si prometteur ne soit pas suivi par la suite et n'entraine le monstre dans les méandres du médiocre et de l'indifférence.
Il aura donc fallu attendre près de 13 ans pour retrouver l'onde mystique de ce groupe aux facettes multiples. 'Pendagrammaton' recèle en son seing bien plus qu'un énième cauchemar dédié aux force obscures. Loin de se nourrir de la simple virtuosité d'exécution cette dernière offrande impressionne pas sa précision, et sa justesse dans les émotions qu'elle provoque, sans jamais abuser d'une brutalité permanente et étouffante, maitrisant point par point chaque univers dépeint avec une tristesse toute en retenue, un désespoir presque palpable et une volonté viscérale de toucher cette part d'obscurité qui habite chacun de nous !
Chaque titre déroule son lot d'immondices, avec une personnalité qui lui est propre, où les influences purement métalliques forniquent allègrement avec des ambiances plus posées et dark, qui font parfois penser au meilleur d'un certain Rotting Christ … l'excellence est atteinte avec l'épilogue de ce long voyage infernal le monumental 'unconscious minds' pavé souffreteux et diabolique de près de 15 minutes qui ne brille pas par sa musicalité hors du commun mais dégage une énergie rock'n'roll proprement unique à ne pas mettre entre toutes les mains .

Enthroned est donc de retour et quel retour ! Plus possédé que jamais, il faudra prendre le temps de faire connaissance avec un 'pentagrammaton' tout en finesse et rage contenue, qui ne souffre d'aucun défaut majeur, et qui au fil des écoutes n'en finit pas à l'instar d'un grand cru, de se bonifier, affirmant un peu plus sa charnelle saveur au fil du temps.