Quintet suédois officiant dans un registre death progressif de bonne facture, In Mourning a la particularité d’abriter dans ses rangs trois guitaristes, dont un tenant la place de chanteur. Concrètement, est-ce que ce trio de six-cordistes apporte un souffle original au sein des compositions…ou pas ?

Le constat, s’avère être mitigé, parce qu’en réalité la musique pratiquée par le combo n’a rien de particulièrement original. Les amateurs du genre auront tôt fait de reconnaitre ici, les influences d’Opeth ou encore de Katatonia, pour ne citer que les plus flagrantes. Rythmiques syncopées petites mélodies mélancoliques jouées en note à note par une guitare en arrières plan, arpèges, et alternances (peu nombreuses au demeurant) de voix death et claires, les similitudes avec les groupes précités (surtout avec la bande à Akerfeldt) sont nombreuses. Techniquement, le tout reste bien ficelé, mais n’évite pas certaines redondances comme par exemple ces arpèges joués par une guitare solitaire qu’on retrouve très régulièrement au milieu de certains morceaux. L’effet n’est pas désagréable en soi, mais on aurait peut-être préféré un brin d’innovation supplémentaire de la part du groupe. L’utilisation de trois guitares du coup n’a pas vraiment d’intérêt et l’exercice reste donc tout à fait anecdotique. Dommage…
Pourtant l’ensemble n’a rien de déplaisant et recèle parfois quelques moments intenses ainsi que de trop peu nombreux passages en voix claire plutôt bien inspirés. La production, quant à elle, est plus qu’honorable bien que susceptible de rebuter certains, par son choix de ne pas s’inscrire dans la course, très en vogue hélas, du son le plus gros, le plus compact(et au passage souvent le plus fatiguant) qui soit.

Au final, si « Monolith » n’est pas un chef-d’œuvre du death progressif, il n’en reste pas moins un album sympathique. Certes, le groupe ne cherche jamais à innover et reste fidèle aux canons du genre, mais l’album des In mourning s’avère sommes toutes être de bonne facture.