La splendeur…la beauté pure, la magnificence, l’émerveillement, la pureté…tout comme les roses blanches dont ces mots sont la symbolique…cette fleur, qu’on retrouve si épanouie sur la pochette de cet album des français de Clampdown, reflète en partie ce qu’on peut ressentir à l’écoute de cet opus monstrueux : un plaisir inattendu, insoupçonné, somptueux…

Car, il faut le dire tout de suite : cet opus est sombre, lourd, prenant, agressif, mélodique, étouffant….bref, une vraie réussite en matière de death.
En effet, le groupe a la particularité de nous emmener dans leur univers avec aisance, et ce en quelques minutes de temps. Grâce à un son irréprochable pour une autoproduction, et à une homogénéité déconcertante, Clampdown apporte à l’auditeur sa dose d’émotion et de sensibilité.

Le titre éponyme, « Vision of Splendor », vous plonge directement dans les abîmes de la solitude et de la tristesse…sombreté, rage, tout ça mis en musique par une lourdeur des guitares qu’on pourrait facilement comparée à un groupe tel que Gojira…l’osmose entre les deux grattes est saisissable, les harmonies sont impeccables, les solos aussi, les riffs sont monstrueux, les changements de structures aussi….la batterie est martelée d’une telle manière qu’un réel rouleau compresseur s’abat sur vous…tandis que le growl, grave et si bien modulé, raisonne dans votre tête comme une ultime supplication…

Alors que « The Great Divide », long de plus de six minutes, est plus centré dans une optique atmosphérique tout en restant sombre et terrifiant du début à la fin, basse et batterie en folie et les guitares, saccadées par moment, ô combien jouissives, « The Dirge » est un déferlement de brutalité par le growl, aux premières loges, et les guitares aux superbes harmonies.

A noter, deux titres instrumentaux : « Outside » reste lui acoustique, guitares et basse en tête, pas de batterie. Mais l’ambiance est tellement belle que la minute vingt neuf passe décidément trop vite. Les grattes se marient à merveille, comme une complainte et une incitation à l’auditeur à continuer le voyage vers les ténèbres et la tristesse…
« A Million Voices in Unison » est quant à lui plus brute de décoffrage, les grattes ne sont cette fois-ci pas acoustiques, mais le résultat est surprenant tant l’ambiance correspond au nom du titre : le désespoir se fait vraiment ressentir…

Le dernier titre, « Threnody for Inexistence »….disons que c’est comme le volcan qui rentre en éruption, toute la pression est relâchée, et la violence de la musique est d’autant plus présente, dans la brutalité des guitares, leur saccades, les riffs monstrueux, leurs harmonies…la technicité de la batterie, la modulation du chant, ce growl crié à n’en plus pouvoir, torturé et sombre…

Un superbe album pour un groupe encore jeune : même si Clampdown s’est formé en 1998, ils n’ont que deux albums à leur actif…peut-être veulent-ils privilégier la qualité à la quantité. Si c’est le cas, je ne leur cracherais pas dessus, parce que si vous écoutez l’album, vous ne serez que ravis. « Vision of Splendor » est en effet splendide dans sa tristesse et sa noirceur…