"For fans of Kick ass Rock'n'roll", voici donc l'étiquette évocatrice du tout premier album de KARMA COWBOYS. Parce qu'au Danemark aussi, on peut trouver du Rock'n'roll!
Et des signes distinctifs se retrouvent déjà sur cette pochette 100% mâle, bouclon de ceinture en avant... Nous sommes donc en 2010, reste maintenant à découvrir l'hommage rendu par le groupe Danois à leurs plus grandes sources d'inspiration, venues tout droit des années 70/80, tels Led Zeppelin, AC/DC, Whitesnake ou bien encore Deep Purple, pour lesquels ils avaient ouvert en novembre dernier.

Que nous réserve alors cet album, qu'ils ont eu tant de difficulté à réaliser?
Débutant l'enregistrement au "Nordvest" studio, au Danemark, ils ont finalement dû l'achever au "Medley Studios", après un incendie ravageant le premier. Et pourquoi ont-ils fait l'usage de 26 bouteilles de vin rouge, de 3 sacs poubelle et d'un accordéon?
Une seule façon de le découvrir, écouter ce fameux "Shake it!"...

En passant sur la courte introduction radiophonique nommée "Joe's remote", onze titres composent cet album. Et dès les premiers accords de "Bad tv", une grande vague Rock'n'roll déferle, laissant place à cette énergie très communicative et entraînante amenée par le groupe. Et ce qui suit l'est tout autant, la musique de KARMA COWBOYS se révélant être un véritable remède contre la déprime.
Le mid tempo "Shine on tomorrow" nous emporte vers des horizons lointains, avec une rythmiques lourde et surtout ce chant puissant et accrocheur servi par l'excellent Thomas Carlsen. Et c'est avec passion et en toute décontraction que dernier enflamme le titre éponyme, avec encore une fois un refrain accrocheur, mais également une montée solistique joué par Morten Lundsgaard. Un Rock'n'roll bluesy et groovy omniprésent, et les racines du style semblent bien débarquer du fin fond des Etats-Unis avec "Slammed Shut", qui pourrait être un hymne à la route 66.
Incorporant au passage l'harmonica et un riff récurrent, rappelant vaguement celui d'un certain "La Grange" de nos chers barbus que sont les ZZ Top. L'harmonica guide ensuite les pas de "Crazy Woman" et accompagne les tintements rythmiques du tambourin sur "Chant No 1" et cesse pour laisser planer l'intro acoustique de "Shooting star". Les tomes de Jakob Rønlov retentissent et bercent les lamentations de Thomas Carlsen, et l'atmosphère se durcit avec la basse de Nikolaj Storr mêlée à des notes psychédéliques... Les années 70 sont vraiment là!
Le rock'n'roll est de retour avec "Keen on gasoline", qui porte bien son nom, un morceau saccadé qui sent bon l'essence et le bitume, tout comme le titre "Wishing well". Celui-ci est peut être en dessous, l'ambiance est là, le solo nerveux aussi, mais, au même titre que "Take me", l'énergie retombe un peu, ceci malgré une atmosphère planante et lancinante.
La progression de cet album est à l'image d'un road movie à la "Easy rider", qui aurait débuté par une excitation palpable et un sentiment libérateur ouvert sur de grands espaces, et qui s'achèverait sur une note plus sombre et irréelle.

KARMA COWBOYS nous offre finalement bien plus que du Rock'n'roll entraînant et rafraîchissant, il suscite aussi d'autres émotions beaucoup moins légères... Et ce cheminement inattendu est finalement appréciable. Car avec du recul, même si certains titres sont plus efficaces que d'autres et resteront par conséquent plus facilement en tête, on se fait naturellement happer par l'énergie et la passion débordante du quatuor.
Sans toutefois réinventer le style, "Shake it!" ne manque pas d'âme, ni de personnalité d'ailleurs, et illustre parfaitement le potentiel de ces quatre musiciens aguerris.
L'été approche... Venez prendre une grande bouffée d'air frais avec KARMA COWBOYS!