L’aventure BOYS FIRST TIME commence en 2004 avec deux musiciens grandement influencés par la scène mathcore US avec notamment des groupes comme BLOTCH, COALESCE et THE DILLINGER ESCAPE PLAN. Après la sortie de deux démos (2005 et 2006) et un split CD en 2007 « Ocean of Ashes », voici que la formation composée notamment d’un ex-ABORTED et d’une ex-GARWALL nous présente enfin son premier album éponyme distribué fin 2009. BOYS FIST TIME fait sans doute partie d’une mini vague post/core Française qui depuis quelque temps se révèle assez inventive et intéressante.

En à peine une demi-heure le quatuor parisien n’aura de cesse que de vous triturer les méninges avec des compositions surprenantes passant de l’aérien au complètement déchiré. Passant de la voix arrachée à la voix claire souvent narrative voire plaintive.
Tout ici est aventureux, progressif aussi, se situant par moment en « borderline » d’un jazz-rock à la Carlos Santana. Mais le tout est bien dissonant aussi, déstructuré et complètement barré. Ici on puise dans une multitude de styles, entre rock-métal et hardcore le plus souvent. Le terrain est défriché pour trouver le passage qui mène à l’originalité à tous prix et, les musiciens n’en sont pas loin. Défonce guitaristique, batterie mordante et précise dans ses ébats voguant sur des lignes de basse bien bavardes, bien présentes. Power-death percutant, rock n’roll en filigrane, envois jazzy, hardcore évolutif, power-grind aussi, tout est permis et le résultat est sans compromis, sans concession, efficace, incendiaire, novateur tout simplement car tout n’avait pas encore été dit et écrit dans le genre.

Ceux de BOYS FIRST TIME se font plaisir tout en entretenant un certain climat vicieux, malsain et déstabilisateur. Cette galette ne s’adresse donc pas, vous l’aurez compris, à tous ceux à qui les mots « barré » et « déviant » rebutent d’entrée. Par contre, tous ceux qui feront l’effort, ne serait-ce que par curiosité, de rentrer dans la logique d’une musique extrême à la puissance carrément démoniaque se riant des conventions de style, ne pourront que passez en boucle par la suite ces dix titres de dégénérés qui vous éclaboussent de jouissances intemporelles.