NOBLESSE OBLIGE a vu le jour en 2004 à Londres par la rencontre du compositeur allemand Sebastian LEE PHILIPP et la chanteuse/performeuse Valérie RENAY, française d'origine. Le groupe s'est depuis installé à Berlin ce qui donne du sens au concept de l'Europe. Le premier album de NOBLESSE OBLIGE trouve ses influences dans le disco punk, la musique acoustique et les chansons françaises des années 1960, le tout agrémenté d'une petite touche d'humour noir. Le deuxième album sort en 2008 après une relocalisation à Berlin avec un titre qui devient évocateur, "In Exile". Le succès est au rendez vous avec des tournées en première partie de formations telles que THE DRESDEN DOLLS, Patti SMITH et VIVE LA FETE pour ne citer qu'eux. Le premier album "Privilege Entails Responsability" est à nouveau disponible en 2009. Il était en effet disponible uniquement sur le marché anglais mais fort de son succès à travers l'Europe, cette nouvelle sortie est aussi l'occasion d'agrémenter le tout de remixes et autres reprises.

NOBLESSE OBLIGE n'est en aucun cas un groupe d'electro qui pourrait être rattachée d'une façon ou d'une autre à la scène metal. Tout comme THE DRESDEN DOLLS, le groupe évolue dans une toute autre dimension. Il faudra vous doter d'un esprit ouvert pour apprécier à sa juste valeur cet album si vous êtes un habitué des guitares saturées et des grosses caisses puissantes. Ici, rien de tout ça. Enfin, presque. On trouve bien quelques guitares saturées mais elles ont plutôt un son proche du punk. Les boîtes à rythme et les synthétiseur s'occupent du reste. Vous le comprendrez assez vite à l'écoute du titre assez provocateur et humoristique "Bitch". Étonnant de constater comme les paroles de ce morceau s'inscrivent parfaitement dans l'actualité récente. Mais ce n'est pas le seul titre à jouer dans ce registre. On y ajoutera bien volontiers "Offensive Nonsense", "Daddy (Don't Touch me There)", "Fashion Fascism"... L'humour noir semble être un moyen efficace de faire passer le message.

Si les paroles sont largement appréciables, musicalement, on se laisse moins facilement emporté. Le groupe est destiné à un public qui aime les choses plus calmes et hétéroclites. "Was Keine Zeit Zerstöt" est assez significatif. Ce morceau aurait pu apparaître sur un album de trip hop. Mais ce n'est pas le cas de tous les morceaux. On trouve une grande diversité dans les ambiances. On passe du disco punk, "Bitch", "Bite Back" à des morceaux plus acoustiques, "Night train To Krakow".
La partie bonus comprend deux titres inédits "When I Was Young", "Ouragan Irresistible" et une série de huit titres remixés. Ceux qui possèderaient la première version du CD en auront pour leur argent avec cette nouvelle version. Il fallait tout de même oser reprendre Stéphanie de Monaco et son tube légendaire "Ouragan". C'est bien ce morceau qui se cache derrière le titre "Ouragan Irresistible". Cette version est assez différente du tube des années 1980 et heureusement d'ailleurs ! Il faut savoir que la princesse de Monaco avait enregistré une version anglaise de son morceau sous le titre "Irresistible". Et voilà l'astuce pour titre. NOBLESSE OBLIGE s'est amusé à mélanger les deux langues pour sa propre version. Le tempo a été ralenti, les synthétiseurs simplement enlevés pour ne garder qu'une basse et quelques effets sonores. Cette nouvelle version n'est pas désagréable et plutôt amusante au final.
Les remixes ont été assurés par plusieurs artistes assez différents, Motor (NOVAMUTE), Mona Mur, En Esch (ex-KMFDM) et Musiccargo (AMONTILLADO MUSIC). Comme tout remix qui se respecte, ils apportent une vision différente, un peu plus electro de la musique du groupe. "Bitch" est encore une fois le morceau qui se détache un peu plus du reste. Surtout que le travail de En Esch se fait vraiment sentir car il s'agit d'une refonte totale de la musique tout en gardant exactement la structure et la mélodie du morceau.

Si NOBLESSE OBLIGE ressort déjà son premier album, c'est que le succès était vraiment au rendez vous. Mais encore une fois, il s'agit bien d'un disque pour ceux qui ont l'esprit ouvert sur d'autres styles de musique. Nous ne sommes pas non plus face à une musique avant gardiste, plutôt face à des musiciens qui ont envie de faire ce qui leur plait sans se soucier de ce que ça pourrait leur rapporter. C'est une démarche honnête et sincère que l'on ne peut qu'apprécier.