La Pologne, l’autre pays du Stoner ? On pourrait le penser avec la sortie actuelle d’albums de ce style en provenance des pays de l’est. Et celui qui nous arrive est l’œuvre de l’un des groupes légendaires de ce pays, car avec 20 années de carrière, une demi-douzaine de CDs et des nombreux concerts surtout dans leur pays mais aussi une participation au fameux Wacken Open Air, CORRUPTION est devenu un groupe incontournable du Southern Rock.

En ce qui concerne la Pologne, on pourrait établir un certain parallèle entre CORRUPTION et VADER, car chacun dans sa catégorie respective, a su rester intègre et fidèle à son style de prédilection, le rock enfumé pour l’un et le death-métal pour l’autre. Est-ce une dominante dans ce pays ?
CORRUPTION nous présente aujourd’hui un nouvel album intitulé « Bourbon River Bank » qui ne va pas innover profondément leur démarche. Ici c’est évidemment du rock sudiste, doom par moment, avec du blues en mélange, une recette qui fait toujours mouche depuis par exemple les fameux CANNED HEAT « On The Road Again » qui avaient électrifié leur blues dans les années 60. Mais revenons en 2010, avec la musique des Polonais dont la devise pourrait-être « sex, whisky et rock n’ Roll » (jetez un œil sur les pochettes de leur discographie !). Les compositions sont en fait plus rock que métal dans leurs envois binaires très enlevés sans lourdeurs excessives avec cependant des parties qui transpirent le blues biens gras et émotionnel avec une touche d’harmonica ou de guimbarde par ci, par là.
Pas d’originalité particulière à l’horizon, les guitares ont carte blanche pour des riffs évolutifs et inspirés, la basse est souvent le pilier fédérateur permettant à la batterie de marteler régulièrement le tempo. La voix du chanteur se module avec aisance, plus ou moins claire, plus ou moins éraillée selon les textes. La production est bonne mais le son semble volontairement « crade » comme le vomirait un ENTOMBED en pleine distorsion avec des guitares grésillantes.

Finalement l’aventure CORRUPTION suit sa rivière de bourbon en passant d’un ZZ TOP à un ORANGE GOBLIN, d’un ACRIMONY à un CATHEDRAL, d’un SPIRITUALS BEGGARS à un KARMA TO BURN. Alors tout est bon dans ce « Bourbon River Bank » on ne peut le nier, manque peut-être l’étincelle qui ferait la différence avec les groupes précités, mais comme tout à été dit dans le genre ou presque, comment faire ? La réponse est sûrement dans les prestations live, où l’accroche peut se révéler particulièrement efficace, allez savoir ! Le mieux, c’est d’essayer, alors rendez-vous à leur prochain concert pour confirmer, ou infirmer tout le bien que l’on pense d’eux.