Dans un magnifique fourreau au graphisme purement génial, se trouve la galette des ch'tis de TRONCKH: « freak and hell » (les amateurs de jeux de mots et amoureux de la gastronomie typée « baraque à frites » apprécieront). Après leur album « l'empire contre un packh » sorti en 2002, qui leur permettra d'ouvrir pour quelques pointures (Gojira, Freak Kitchen, prop Pain, L'esprit du clan...), le quatuor nous en rajoute un coup dans le cornet avec douze titres de fusion édulcorée.

Entre funk et hard-core, entre Primus et Lofofora, entre mayonnaise et ketchup... autant dire qu'ici il y en a pour tout le monde et que le groupe est difficilement classable (et c'est tant mieux). Purement festif et totalement bien exécutés les morceaux se succèdent toujours avec originalité, et sont toujours une petite surprise pour l'auditeur. Certains passages aux rythmiques violentes dans une tradition purement hard-core/metal (« evangelista », « homo speculos ») sont là pour nous démontrer que le groupe n'est pas qu'une troupe de joyeux drilles et qu'il est capable d'envoyer la sauce (!!!), un peu à la manière d'un Manimal (le groupe, pas la série!) ou Psykup.
Chaque instrument est manipulé comme il se faut avec une mention toute particulière pour un bassiste dont le jeux slappé est particulièrement bluffant. Le chant est varié et alterne phrasés hip-hop, « hurlements » coreux et autres raclements de gorge...

Les textes, en français, ont le mérite d'être largement au-dessus de la moyenne et proposent avec dérision certains sujets « graves ». Là où la majorité des combos se lançant dans la prose engagée en se vautrant lamentablement dans les clichés et autres banalités, les tronckh, eux, balancent des textes engagés mais valables (un peu dans l'esprit de Stupeflip).

Ce « freak and hell » reste un plat loin d'être indigeste, bien au contraire. A consommer sans aucune modération avec beaucoup de sauce!