Quatre ans après le très apprécié « Don’t Fear the Reaper », les sorciers de Witchery nous reviennent avec un nouvel album de death/thrash très puissant, au doux nom de…. « Witchkrieg », la guerre des sorcières.
J’ai dit guerre, j’ai dit sorcière, en effet, la musique et les paroles sont les purs reflets de ces deux mots. L’occultisme, la magie noire, l’acharnement, et la violence, mélangés à un ensemble brute, écrasant mais souvent mélodique. Signé chez Century Media, un grand nom dans les labels de métalleux, « Witchkrieg » est leur cinquième album, puissant et bien foutu : une bonne production, de bonnes mélodies, de la rage, du tranchant, mais surtout, des anciens membres de groupes tels qu’Opeth, Marduk, Arch Enemy, Bloodbath…
Un bon panel de musiciens pour une bonne musique.

La pochette est assez révélatrice de l’ambiance et colle parfaitement au titre. L’homme squelette, semblant être une caricature moderne du soldat nazi, le manteau, la casquette, le regard vide (en même temps, il n’a pas d’œil !), et ce symbole, ce « W », symbole du groupe. Un fond guerrier, des églises, une lutte acharnée, un incendie, et des créatures étranges, volant par milliers dans ce ciel assombri par le destin tragique d’une ville en siège…à noter que cette image sanglante semble être imprimée sur un parchemin, comme un ultime acte de propagande avant que cette pseudo dictature ne s’éteigne…

Mais trêve de bavardage, passons à la musique en elle-même. Dès les premiers riffs de « Witchkrieg », on sait que le combo ne rigole pas : riffs endiablés, chant death hurleur, rythme dynamique, ambiance malsaine et abrupte….ça y est, on est pris dans cette guerre présente partout dans l’album…la fin est étouffée, comme si l’on s’éloignait de l’affrontement, ou, au contraire, comme si l’on venait de perdre la vie dans la bataille et que les bruits disparaissaient peu à peu…à jamais…
Les titres s’enchaînent, toujours aussi brutes de décoffrage, toujours aussi prenants, mais linéaire à la longue.
Toutefois, on notera la technique de la gratte, qui oscille entre riffs enragés, saccades, frottement, distorsion, mais aussi, solos, comme sur l’excellent « Wearer of Wolf’s Skin » ou « Conqueror’s Return ».

« The Reaver » reste un titre hypnotique du début à la fin, puissant à souhait, dans une bonne lignée death, chant incisif et très bien modulé, cette batterie technique nous invitant à bouger un bon coup, et une partie plus old school, avec un solo convenable.

Alors que le très prenant « From Dead to Worse » nous propose un couplet aux guitares hypnotiques et syncopées et un refrain facile d’accès car mélodique et très facile à retenir, « Witch Hunter », autrement dit « la chasse aux sorcières », est plutôt malsain et assez impressionnant avec ces voix bizarres au refrain (cris, murmures, rires sadiques, grognements…). L’ensemble est écrasant et lourd, sombre…bref, un rouleau compresseur, pour un final grandiose…

L’originalité n’est peut-être pas là, certes, le concept en lui-même étant basique et l’ensemble assez old school, mais c’est très agréable d’écouter cet album, dans son entier. Une trentaine de minutes seulement pour un ensemble death aux relents thrash de bonne facture.