Un embrasement funeste symbolisé par le doux nom d'Ekpyrosis annonce le retour des démons suédois. Un album noir, brutal et complexe vous attend... Alors, préparez-vous à affronter l'été en compagnie du sixième album de SETHERIAL! Six, quel grand chiffre...

Ils avaient déjà lancé une grande vague de froid en 1996, avec la sortie de leur premier album "Nord", considéré comme étant le meilleur pour beaucoup.
Leur musique évoluera au cours de cette décennie et marquera également des changements de Line-up fréquents. Mais c'est sans compter sur Alastor Mysteriis et Lord Kraath, qui tiennent la barque depuis bientôt 17 ans et nous invitent à les suivre dans les eaux sombres, abandonnées depuis "Death Triumphant".

Un éternel retour, une force destructrice et cyclique qui s'abat sur notre univers. Voilà le thème abordé par "Ekpyrosis" et représenté par cette pochette mystique. Ces derniers nous feront sombrer dans un monde où Satan n'est jamais très loin...
"A World in Hell". C'est avec ce premier titre, qui résume assez bien l'ambiance générale de l'album, que nous rentrerons tout de suite dans le vif du sujet. Une ambiance malsaine et étouffante s'installe, par ces lignes de guitare souvent décalées et techniques, toujours froides et furieuses ou ces blasts et autres changements de tempo distribués à la vitesse de la lumière. Une descente infernale et chaotique s'annonce...
Au cours de ces huit compositions, aucun temps mort n'est accordé. Aucun répit, mise à part la piste nommée "Subsequent Emissions from a Frozen Galaxy" qui se veut plus lente, avec une progression presque expérimentale. Le ton général, lourd et glacial, nous rappellera quelque peu BATHORY ou DISSECTION. Et on se laissera alors bercer par les quelques mélodies électriques et acoustiques qui le ponctue.
"Thoughts of Life they Wither" ralentit également le tempo. Enfin, durant au moins la moitié du titre, inlassablement blasté tout de même. Ce morceau permettra donc à Infaustus de cracher sa haine sur des riffs vicieux et oppressants.
Puis, tel un rouleau compresseur, "The Mournful Sunset of the Forsaken" écrasera tout sur son passage. Mais cette brutalité viendra aussi côtoyer des riffs mélodiques, chargés d'une émotion plus aérienne.
Le titre éponyme ainsi que "Celestial Remains of the Cosmic Creation" feront eux, figure d'exemple quant aux cassures rythmiques et au riffs Black complexes, torturés et mélodiques.
Certains penseront à EMPEROR sur "The Devouring Eye", ou encore, de part et d'autre de
l'album à DIMMU BORGIR et MARDUK. Ça en fait du monde!
Mais l'empreinte de SETHERIAL est là heureusement, et nul doute que le travail est considérable sur cet opus.
En tout cas, ce n'est pas le dernier titre "Enemy of Creation" qui viendra me contredire. Par un instinct "Black Metal" primaire et violent, nous conduisant tout droit vers une atmosphère Paganisante, appuyée par quelques interventions au synthé très discrètes. On appréciera alors, une fois encore, la finesse des arrangements qui accompagnera cet album jusqu'au bout.

Dans un style déjà si bien représenté, l'innovation n'est pas le maître-mot. Mais la musique de SETHERIAL se veut inspirée, variée et parfaitement maîtrisée. Le tout avec un son qui lui confère une aura profonde et maladive.
Complexe, sombre et impitoyable, "Ekpyrosis" en vaut l'écoute, même plusieurs écoutes, qui
permettront d'assimiler les huit compositions qu'il contient.
Avec cette dernière sortie (auto-produite), les suédois font un grand retour, démontrant l'envie d'en découdre et une inspiration intacte, apparemment, loin d'être encore épuisée...