Quoi de mieux qu'un été qui devrait être déjà là pour vous présenter ce groupe de Boston ? Ces gars-là ont sorti trois albums un E.P depuis les années 1990. Clairement inscrits dans un mélange de punk et de rockabilly, ces sept musiciens n'apportent pas forcément quelque chose de nouveau mais leur musique est terriblement efficace, chargée de tout ce qu'il faut pour passer un moment plus qu'agréable. Ce nouvel album est la preuve que la flamme du punk rock n'est vraiment pas prête de s'éteindre.

Comme tout bon album de punk qui se respecte, on trouve pas moins de 18 morceaux sur un album de 40 minutes. Ces morceaux ne dépassent jamais les 3 minutes. Ce n'est pas d'ailleurs pas une preuve de qualité que d'écrire des morceaux longs. Il vaut parfois mieux jouer des titres assez courts et donner tout ce que l'on a. THE KINGS OF NUTHIN' l'a très bien compris. Et puis, c'est aussi un moyen assez sûr de pouvoir varier les ambiances d'un morceau à l'autre sans avoir le temps de lasser l'auditeur. C'est quasiment les arguments inverses du post rock. Comme quoi, la musique explore vraiment un panel très large d'inspirations.

Un élément particulier vient en premier lieu donner une identité assez forte à ce combo. Il s'agit de son chanteur. Torr SKOOG a une voix vraiment particulière. Imaginez un mélange de THE POGUES et RANCID et vous obtiendrez quelque chose d'assez proche du rendu et du timbre. Ça sent la voix défoncée par l'alcool et la cigarette avec un accent de sale gosse, de voyou tels qu'on en aurait pu en croiser dans les années 1970. Il se dégage forcément quelque chose d'assez fort de ce genre de voix. C'est le genre de chose que l'on adore ou que l'on déteste mais difficile de rester insensible. A noter qu'un chant féminin fait son apparition sur "Silver City" et que ce duo fonctionne à merveille. Le mélange est particulièrement intéressant.
Musicalement, le groupe utilise pas mal de cuivres pour compléter leur univers sonore. L'ambiance prend tout de suite un aspect assez festif. On pourrait d'ailleurs penser à LES NEGRESSES VERTES qui en leur temps jouaient pas mal sur ces ambiances avec un discours parfois légèrement décalé. C'est aussi de cette manière que se définit le punk. Depuis les années 1970 et ses débuts, le mouvement n'a eu lui aussi de cesse de s'enrichir et ce n'est toujours pas terminé même si par rapport à d'autres mouvement celui-ci semble prendre un peu plus son temps. Sa proximité du rock, ses musiciens parfois d'un niveau technique assez peu élevé a certainement ralenti le processus d'évolution. Mais qu'importe, il faut prendre cette musique pour ce qu'elle est, un plaisir, une révolte, l'expression d'un sentiment profond...

Comme on trouve beaucoup de titres sur cet album et pour la plupart d'un durée relativement courte, il devient difficile d'en dégager plus qu'autres. C'est un peu de l'ordre du "tout ou rien". Soit on est déjà sensible à ce genre de musique et dans ce cas il devient logique d'aimer cet album, ce genre de groupe, soit on n'aime pas et dans ce cas, une petite ouverture d'esprit fera le plus grand bien, ou peut-être pas ! En tout cas, même si l'exercice est périlleux, on retiendra tout de même "Black and Blue", "Dead Set again", "New Scenary", "Old Habits" pour leur énergie directe, "Silver City" pour sa surprise avec le chant féminin, "Man Down" pour son côté rock rétro des années 1950 et "Congratulations" assez surprenant pour sa longueur et sa teneur un peu plus grave, beaucoup plus bluesy dans son approche.

Les vacances approchent et les longues distances en voitures seront peut-être de mise. C'est l'album que je conseillerais à ceux qui vont voyager un peu car honnêtement, c'est que j'écouterais dans ma voiture dans ces moments là. C'est exactement ce qu'il faut pour redonner le sourire et avoir une bonne pêche pour conduire en ces temps difficiles !