Faites chauffer les lampes, branchez la Gibson, ouvrez le potard de volume, envoyez un bon riff bien dans l’esprit Hard Rock, posez par-dessus une voix au timbre chambré avec une pointe de vibrato, et soutenez le tout avec une basse bien ronde et une batterie simple et originale à la fois. Secouez le tout, ajoutez par ci une pointe de guitare acoustique, par là un bon solo teinté de Wha-Wha, vous obtenez un excellent album, en l’occurrence celui de MACHINES OF GRACE.

Le quartet américain pond ici un disque remarquable, qui va rester à coup sûr un bon moment dans vos platines si vous décidez de vous le procurer ! Un style maîtrisé de bout en bout, qui sait jongler entre des moments bien rentre-dedans "Psychotic", des lignes mélodiques de toute beauté ("Just A Game", "The Moment" ou "Better Days"), et de douces respirations envoûtantes, simples mais qui ne font pas dans la facilité. En effet le groupe ne se contente pas de baser son Hard Rock mélodique sur des structures établies et toutes tracées. Il se trouve une voie propre au milieu des nombreux groupes sillonnant les mêmes routes que lui. Le nouveau projet de Jeff Plate (batterie, ex Savatage, Trans Siberian Orchestra, Metal Church) est promis à un bel avenir, les musiciens étant expérimentés et doués, notamment Matt Leff à la guitare, qui nous offre des riffs et des embellies à la six-cordes mémorables, même si on apprécierait un peu plus de folie dans ses soli (il en a largement la capacité).
N’oublions pas la voix géniale de Zak Stevens (également un compatriote de Plate au sein de Savatage), qui, si on accroche bien sûr car elle pourrait ne pas plaire à tous, effectue une prestation parfaite, avec des lignes mélodiques recherchées, des harmonies efficaces, et un placement sans faille. Du grand art de tous les côtés. On ne peut qu’être emballé par cet album, dont aucun des 14 titres qui le compose n’est à jeter. Machines Of Grace va directement à l’essentiel tout en conservant une petite touche « progressive » (avec beaucoup de guillemets) sur certains rythmes ("Innocence", "The Moment"). Du côté du son, la production est efficace, avec une guitare ronde et grassement bien dosée, un chant parfaitement intégré, une basse suffisamment présente et une batterie qui cogne tout en restant subtile.
A écouter absolument, jetez-vous dessus les yeux fermés ! Le plus étonnant, c’est que le groupe n’est pas signé, n’ayant pas encore eu de proposition correcte de la part d’un label ! Incroyable pour ce « supergroupe » qui n’est pas né de la dernière pluie, et qui accouche d’un premier album vraiment excellent, vous l’aurez compris !