Au milieu des années 80, en pleine éclosion de la scène thrash-metal, Mekong Delta (et quelques autres dont Hades (futur Watchtower), coroner, Atheist…) se positionne en outsider en osant inclure à sa musique des influences à la fois jazzy, classiques, progressives… Sans jamais tomber dans un mélange « fourre-tout » désordonné, Mekong Delta deviendra vite une référence ultime du techno-thrash.
Malgré une reconnaissance méritée et des chroniques dithyrambiques, le combo ne parviendra jamais à faire décoller les ventes mais aura le mérite de s’accaparer le statut de groupe culte. Souvent le cul entre deux chaises, les Mekong Delta sont soit trop violents, soit trop mélodiques, soit trop techniques, soit trop élitistes… Bref, difficile pour nos teutons d’élargir leur cible potentiel.
Qu’à cela ne tienne, le combo, souvent à deux doigts de raccrocher, revient après plus de trente années de bons et loyaux services, avec leur nouvel opus : « Wanderer on the edge of time » !

On ne vous fera pas le coup du Curriculum Vitae tant les changements de line-up se sont opérés durant la carrière du désormais quintette, mais autant l’annoncer cette nouvelle mouture tient ses promesses.
L’album se présente déjà comme un pur condensé des capacités du groupe. Pas de grandes surprises mais la passion est au rendez-vous.
S’apparentant par moment un à Dream Theater (en plus rentre dedans), et même si l’album se présente d’un seul tenant, limite conceptuel, Mekong Delta évite le cliché du purement démonstratif et propose de véritables titres : « the fifth element » et ses modulations à la Queensrÿche, « the apocalypt » et ses relents Annihilator…

Bien sûr, rien de foncièrement révolutionnaire mais ce « wanderer… » est truffé d’influences de qualité, d’une exécution technique époustouflante (même si le mix de la batterie sonne beaucoup synthétique et froid) et ne peut que vous faire passer un moment de pure détente acoustique !