On se souviendra bien des grands succès de Filter, de « Title of Record » et « The Amalgamut », les albums ayant renforcé leur notoriété aux Etats Unis mais aussi en Europe.
Le génie de Richard Patrick, chanteur, guitariste, compositeur, parolier (et ex Nine Inch Nails au passage) avait porté ses fruits et on l’avait vu plus énergique, plus hargneux que jamais…jusqu’à la fameuse crise de désintoxication et le trio perdant, les albums « Anthems for the Damned », album coup de gueule contre Bush et la guerre en Irak, « Remixes for the Damned », le jumeau électro de AFTD et complètement hors contexte et décevant, et « The Very Best Things », compilation ne mettant pas du tout en valeur Filter, c'est-à-dire une entité métal d’une grande force et d’un talent qu’on ne voit peu dans le domaine du métal alternatif…on ne savait plus si le groupe avait atteint le fond du trou ou si ça allait venir avec ce nouvel album, « The Trouble with Angels »…car Filter, non, ce n’est pas de l’acoustique rock, comme ils nous en ont beaucoup fait dans les précédents opus…
Filter c’est de l’agressivité, des harmonies remarquables, beaucoup d’atmosphères, et surtout une voix. Car le charisme de Filter s’est créé autour de Richard Patrick, décrit comme je l’ai fait plus haut, mais aussi, frère de l’acteur Robert Patrick (vu notamment dans les X-Files mais surtout, dans le rôle du méchant T-1000 dans Terminator 2…).

Ce nouvel album, signé, ô miracle, chez Nuclear Blast, suscitait les interrogations…à savoir si le combo oserait revenir aux sources, et nous repondre des hits ultimes à la « You Walk Away » ou « Welcome to the Fold », ou s’il continuerait encore et encore dans leur lancée, jusqu’à devenir un groupe purement commercial, manquant d’originalité et apparemment avide d’argent…Filter à la base, ce n’est pas du tout ça…c’est une personnalité, de l’originalité et un son !
Cette année donc, on aura d’abord été étonné par leur signature chez Nuclear Blast, mais aussi l’arrivée de l’ex guitariste de Korn, Rob Patterson…à quoi devons nous nous attendre alors ? A un son plus néo metal ? A du lourd ?

En réalité, je dois dire que oui, du moins, pour la lourdeur…car c’est ce qui nous étonne le plus à vrai dire. La première pensée que nous avons à l’écoute du premier titre, « The Inevitable Relapse » (qui d’ailleurs, avait été mis en ligne il y a quelques mois par le groupe pour nous mettre en haleine), c’est « wouah, ils se sont améliorés !!! ». Eh bien oui, je rassure d’ors et déjà tous les fans de Filter : Filter nous fait du Filter !
Retour aux sources !
Cet album se situe décidément à cheval entre « Title of Record » et « The Amalgamut », véritable condensé d’agressivité et de mélodie. On a un enchaînement, beaucoup de diversité et d’originalité, un rythme thrashy, une technique qu’il est bon de noté et une excellente production, alors, que demande le peuple ? « Drug Boy » s’annonce déjà comme le hit de l’album tant les riffs sont monstrueux, les harmonies superbes, les mélodies entêtantes et la voix bien incisive…car Mr Patrick a le don pour nous proposer toutes une palette d’octave, sa voix plutôt aiguë l’aidant d’autant plus. « Absentee Father » est aussi le genre de titre qui marque. C’est dynamique, entraînant, et vraiment bon. Du metal alternatif, en bonne et due forme.
« No Re-Entry » est dans la lignée des titres qui ont fait la renommé de Filter, c'est-à-dire le titre intimiste, plein d’émotion, la ballade en quelque sorte, avec de superbes harmonies et une mélodie wouah… qui fait de l’effet. Sans doute le morceau le plus long, mais doté d’une atmosphère incomparable. Beaucoup d’effets sonores aussi, de type indus.

Le reste de l’album est tout aussi branchant et terriblement dynamique et hargneux, on passe donc un excellent moment. Petit reproche : la ressemblance de certaines intros avec celles des précédents albums. Pas le plus important me direz vous mais tout de même, parfois ça porte à confusion, mais on oublie aussitôt ce petit hic en écoutant la suite des titres, qui n’ont bien sûr aucun rapport, je rassure.
Pour ce qui est de la pochette, rien d’étonnant. Filter a toujours su faire des pochettes moches et non représentatives de l’album…

Les fans de Filter vont être ravis à l’écoute de ce « Trouble with Angels » puisque le retour aux sources est bien présent et on n’est pas déçus. Ils remontent bien la pente, et c’est tant mieux, surtout après trois albums vraiment décevants…de l’autre côté, ceux ne connaissant pas le groupe pourront découvrir ici leur vrai facette et pourront tenter le voyage avec leurs précédents opus. Un album à découvrir en somme mais qui n’égalera sans doute pas leurs frères « Title of Record » ou « The Amalgamut ».