Dur dur de pénétrer la grande sphère pourtant si discrète du métal industriel, et encore moins du cyber. Et pourtant, certains groupes pénètrent ce monde si particulier et vaste pour nous proposer leur univers, leur musique, leur thématiques et leurs idéaux.
Explorer le cyber ne doit pas manquer d’audace car ce sous genre est sans doute un des plus méconnus et donc, des moins exploités. Mais pourtant, si riche et si intéressant soit-il, des formations essayent d’y apporter leur pates, avec succès ou non.
The Sequence of Prime, one man band mené par Brandon Duncan au chant et aux multiples instruments, se permet, après un premier opus, de sortir ce “Virion” aux différentes consonances. Désirant faire quelque chose sortant de l’ordinaire, dans cette famille de l’industriel, notre cher Brandon pousse ses limites pour nous proposer un album assez étrange et assez difficile d’accès.

Les styles se côtoient énormément au sein de ce « Virion » si bien qu’on y retrouve un sacré mélange d’indus, thrash, hardcore voire expérimental. Et bien sûr, le cyber, qu’on retrouve notamment dans les sonorités, mécaniques, futuristes, destructrices, mais aussi les paroles, pessimiste et apocalyptique, de nouveau centrées sur les machines, la déchéance de l’humanité, la technologie. Mais aussi un chant, synthétique, saturé, criard.
On peut avoir cette impression que Brandon Duncan cherche sa voie, son style, son identité, car autant de mélange peut créer certains conflits. Le fait est que la façon dont sont appréhendés ces mélanges est quelque peu brouillon, minimaliste, sans être dénué d’originalité. Mais on peut facilement être désarçonnés par cette violence du chant extrêmement criard et parfois agaçant et ce tranchant dans les guitares….mais tout est saturé, tout est transformé pour coller à l’atmosphère première de cet opus : l’électronique, l’industriel.

Alors bien sûr, les riffs sont plutôt efficace et thrashy, rentre dedans et accrocheurs. Les rythmiques, elles, sont quelque peu casse pied et redondante, même si quelques parties semblent simuler une marche robotique. Les claviers, samples, et tout ce qui va avec forment un fond globalement énergisant et vraiment intéressant. Sauf que le mélange de tout ça forme un ensemble à la limite de la cacophonie, très difficile pour nos petites oreilles peu habitués à ce genre de musique.

Il faut donc être averti, et avoir le cœur bien accroché pour pénétrer les ambiances de The Sequence of Prime et ce « Virion », manquant peut-être de qualité au niveau de la production mais aussi, d’émotion. La linéarité des morceaux, ce manque d’homogénéité et cette synthétisation dénaturant un peu le tout…