Le brutal death se porte bien en France actuellement et ce n’est pas la sortie de « Fields Of Suffering », premier album de DEMENTED qui viendra contredire mon propos. La formation bordelaise est relativement jeune car née en 2008, mais les musiciens qui la composent ne sont pas nés de la dernière pluie et ont déjà officié dans d’autres combos auparavant.
Après la sortie d’une première démo en 2009, et de nombreux concerts, le groupe se décide donc à se lancer dans l’aventure discographique avec un album copieux, bien rempli avec une douzaine de titres au menu.

Ce menu se compose de bon gros death saignant et efficace comme on l’aime avec une bonne base old-school rappelant DEICIDE et un côté technique échappé d’un NECROPHAGIST. Le mix est bien dosé et même si l’originalité des compositions n’est pas frappante, il faut reconnaitre que les Bordelais nous prouvent en 46 minutes qu’ils ont tout compris au death malsain, alambiqué, mais redoutable avec une puissance de feu qui fait mouche obligatoirement
Nous retrouvons donc au fil de l’écoute, des riffs destructeurs, des soli vicieux nous entrainant dans des ambiances glauques à souhait. La rythmique est assez monstrueuse avec batterie inventive et précise soutenue par des lignes de basse en épine dorsale. Le chant caverneux est bien placé dans ces ambiances froides et sombres qui sont accentuées par des samples de destruction et de pleurs où les frissons sont garantis.
Nous avons des compositions variées où le groupe a mis sa « patte » pour prendre ses distances vis-à-vis de certaines influences du death old-school classique. Le groupe est sur la bonne voie et apporte un peu de sang neuf, un peu de vie à ce métal-de-la-mort qui voudrait renaitre de ses cendres actuellement.
DEMENTED, avec ce premier opus autoproduit place la barre assez haute donc. « Fields Of Suffering » s’écoute d’un bout à l’autre sans peine, ici pas de linéarité avec toutes ces ruptures de rythmes et de multiples petits détails plus acoustiques entre autre, qui viennent pimenter les morceaux de façon inédites. Le seul petit reproche se situe au niveau de la production un peu limite pour le style.
Autrement, rien n’est à jeter, au contraire, même la pochette du CD est réussie avec l’artwork remarquable en couverture, œuvre de Alex 3-Crosses de OTARGOS.

La conclusion est sans appel, album à se procurer obligatoirement, groupe à soutenir efficacement, notamment en concert où ces métalleux extrêmes doivent faire un malheur.