Souvenez vous …
En 2009 sortait « The 13th Floor », l’album de transition pour Sirenia : un changement de chanteuse et un rafraichissement de leur musique, devenue avec le temps peut-être trop monotone. L’arrivée de la jeune Ailyn avait rendu sceptique les foules, qui pensaient que Monika serait indétrônable. Résultat : des avis mitigés pour un opus plutôt correct il faut l’avouer. Il ne manquait donc plus qu’une suite logique. Et cette suite logique se nomme « The Enigma of Life »…

Nous retrouvons de nouveau les éléments faisant le succès de cette formation norvégienne : une pochette colorée et mystérieuse où une femme énigmatique, froide et semblant presque dénuée de sentiments trône en son centre. Morten, bâtisseur de Sirenia et ex-Tristania, est toujours de la partie, composant la majeure partie des titres et réitérant ses interventions au chant caverneux. Mais quelque chose manque étrangement : le titre de l’album ne comprend aucun chiffre, ni même la tracklist (une habitude pour le groupe …). Un mystère en moins mais une énigme en plus : quelle sera la grande question de l’album, et quelle est donc l’énigme de la vie ?

Ceci dit, attachons nous à l’album en question : dès les premières écoutes, nous ne pouvons que constater une forte ressemblance avec « The 13th Floor » au niveau des rythmiques et des structures des morceaux…manque d’inspiration ? Ou simple envie de faire perdurer la recette ayant fait jusqu’à présent le succès de Sirenia ? Le fait est qu’il est dommage que l’auditeur puisse appréhender les notes et accords à suivre…en plus de cela, les ressemblances touchent aussi les titres en eux-mêmes et donc l’ensemble de ce « The Enigma of Life ». Pour l’auditeur il n’y a aucune énigme à trouver : la linéarité est le facteur principal et sans doute le plus désagréable ! Cerise sur le gâteau, le tempo est assez moyen voire lent..manque de punch cruel et ennuie oblige, on aurait espéré quelques variations plus ou moins attendues du rythme. Idem en ce qui concerne les guitares, usant de riffs peu originaux et répétitifs…les solos sont de plus très fades, dénués d’âme.

Après ce défilé de défauts, je tiens quand même à en rassurer quelques uns en ce qui concerne les orchestrations, qui sont pour le coup impeccables, soignées, et parfaitement arrangées : violons, envolées majestueuses au piano, quelques chœurs en milieu ou fin de morceaux, renforçant l’aspect gothique de la musique, que certains auraient pu cataloguer en metal symphonique, et ils n’auraient pas eu tort…
Côté vocaux, le timbre de Ailyn est beaucoup plus doux et plus cristallin, mieux adapté aux morceaux et au type d’ambiance qui s’en dégage. Une voix douce, bien que fluette, faisant parfois penser à celle de Sharon Den Adel de Within Temptation. Le chant de Morten, quant à lui, est plus rare : rocailleux sur quelques parties, et clair en majorité semble-t-il…un tranchant imparable en moins et une mise en avant d’une douceur généralisée, à la limite du gentillet…dommage…

Une déception donc pour cet album de Sirenia trop lancinant et en manque d’inspiration flagrant. La renommée et la production, pourtant puissantes, ne suffisent évidemment pas à sauver les compos, trop simplistes si on connait un temps soit peu la carrière du groupe.