Il y a des groupes qui sont destinés à avoir plusieurs vies et HERETIC en fait partie. Les débuts remontent à 1996. Le groupe sort à ce moment-là un premier album, « Black metal Holocaust » qui sera assez vite écoulé. HERETIC en profite pour jouer en concert autant que possible. En 2000, un deuxième album voit le jour, « Devilworshipper ». Finalement, dans la foulée le groupe se sépare. Puis finalement en 2008, HERETIC décide de remettre le couvert et en profite pour ressortir « Black Metal Holocaust » mais retourne aussi en studio afin d’enregistrer un troisième album, « Splitting Skulls For Satan », puis un autre en 2009, « Gods Over Humans, Slaves Under Satan » et enfin « Praising Satan » en 2010. Pour ce dernier opus en date, HERETIC a décidé de retourner en studio afin de rendre hommage à ses deux premiers albums en enregistrant de nouveau certains de ses anciens morceaux.

Le style du groupe est radicalement simple. Prenez un peu de punk, un peu de black metal, secouez le tout et observez le résultat. Certaines tendances du Black Metal ont déjà fait des tentatives plus ou moins réussies, DARKTHRONE en tête. Cependant, le style de HERETIC est nettement moins élaboré que celui du DARKTHRONE que l’on peut écouter aujourd’hui. Musicalement et techniquement, ce que nous propose le groupe est très basique. Cela peut même s’avérer frustrant à la longue car il n’y a pas vraiment de recherches profondes d’un morceau à l’autre sur cet album. C’est tellement simple que cela perd de son efficacité à la longue.

Les morceaux s’enchainent naturellement, c’est le moins que l’on puisse dire. « Blood And Blasphemy », « Horns Of Hell », « I Bring Chaos » sont autant de morceaux qui gardent une logique imparable, très peu de riffs, des arrangements sommaires et une thématique de paroles commune. Les tempos varient excessivement peu eux aussi. Du coup, si certains morceaux étaient dépourvus d’introduction, on aurait du mal à savoir si l’on a changé de piste. D’ailleurs, parfois, on se le demande vraiment. Mais je vais être très franc avec vous. Le problème n’est pas que HERETIC écrive de mauvaises choses, non, son style peut facilement être appréciable, le problème, c’est que le groupe n’évolue aucunement sur cet album. Il s’agissait d’enregistrer des morceaux des deux premiers albums afin de permettre à ceux qui ne pouvaient plus se les procurer de les découvrir. Très bien, c’est une opération louable. DIMMU BORGIR, CRADLE OF FILTH se sont eux aussi prêter à cet exercice mais entre-temps, leur niveau musical avait littéralement explosé et du coup, le résultat était intéressant. On se retrouvait avec des morceaux très différents d’une version à l’autre. Ici, avec HERETIC, je me pose sincèrement la question quant à l’intérêt que cela puisse avoir pour le groupe et pour l’auditeur…