AVERTISSEMENT! Dans cette chronique seront employés les mots: "pop", "folk", "demoiselle", "acoustique", "country", "banjo", "hamonica"... et une seule fois le mot "Metal" (ça y est c'est fait). Si vous êtes allergiques à l'un de ces mots ou trop "con" pour élargir votre univers musical, veuillez stopper votre lecture ici.
Voilà, maintenant que nous sommes entre gens civilisés (toi, lecteur égaré et moi, chroniqueur esseulé) découvrons le duo à lunettes suédois The preacher and the bear. Rassemblés en 2008, Elin Piel (elle, chant, guitare, harmonica...) and Fredrik Pettersson (lui, guitare et autres) décident de jouer une musique inspirée de la culture folk et country américaine et nous ont concocté pour cette fin 2010 un savoureux petit album bien rafraichissant.

D'habitude, la country, ça me donne la nausée. Enfin le peu que j'en connais (façon rodéo/Walker Texas ranger, vous voyez le genre). Pourtant, ici, Elin et Fredrik ont réussi à concocter un excellent mélange pop/folk/country qui passe comme une lettre à la poste (encore mieux même si on prends pour exemple une lettre pour ma femme qui a mis un mois et demi à arriver à bon port...).
La recette? De très sympathiques ritournelles acoustiques dominées par des mélodies de guitares inspirées et la jolie voix d'Elin, fragile et juvénile, un peu éraillée par moment mais très à propos dans cet univers chaleureux et spontané. Les tableaux se succèdent, exposant tour à tour douces joyeusetés folk sur l'introductif « The reason », touche de folie énergique sur « Deranged », douce mélancolie sur « Birds » et convivialité country sur « The man ». Notre duo à lunettes parvient à alterner les sentiments, entre dynamisme festif et introspection, tout en restant cohérent dans le propos. Ils s'approprient également des instruments typiques du folklore américain que sont les banjos et autres harmonicas sans surcharger l'espace (peut être à part le banjo qui domine « Patriot » mais qui est compensé par une bonne compo) et évitent ainsi de tomber dans la beauferie de campagne (jean et chemise à carreau rouge en tapant sur mon genou en rythme) que ce genre d'instrument inspire en général à nos cerveaux métallisés. De plus, leur jeu et le son très roots donne un feeling live très rafraichissant... on se sent proches des instrumentistes pendant une répet', et ça c'est cool! Moi, j'adhère totalement à ces mélodies entêtantes, à la voix charmante de la demoiselle et à cette ambiance de jam entre potes au clair de lune même si tous les titres ne sont pas du même niveau et ne captivent pas forcement sur autant d'écoutes que les autres, notamment le final « Already left town » qui semble trainer un peu la patte.

Voici donc l'album idéal à écouter au coin du feu une tasse de café fumante à la main. Idéal également pour se reposer les tympans avant d'attaquer une nouvelle année métallique furieuse tout en se faisant plaisir. The preacher and the bear est chaudement conseillé à ceux qui recherchent de jolies mélodies acoustiques et un feeling live façon « jam autour d'un feu de camp », et qui en règle générale ne rechignent pas à un peu de douceur dans ce monde de brute. Moi, j'adopte et je n'étais pas loin d'en faire un coup de cœur, s'il n'y avait pas eu quelques titres un peu en dessous du reste. Ce sera pour la prochaine.