Jneb est un musicien décidé à suivre ses propres intuitions. Après avoir officié dans son groupe de Ska punk rock de 1994 à 2002, il décide de suivre sa propre voie à travers ses projets solo. Après un long travail de 5 ans sur un film « Idéaux et Ebat » qui sort en 2007, il retourne à la musique avec un concept album en 2008, « Tout n’est pas Rose ». 2009 marque un changement d’optique. L’appel de la scène se fait ressentir et JNEB devient alors JNEB BAND. Cela implique l’arrivée de nouveaux musiciens et une mise entre parenthèse du travail en solo. En avril 2010 arrive le premier EP « Enfance V(i)olée » après plusieurs concerts en première partie de LOFOFORA, LES SALES MAJESTES, LES WAMPAS…

JNEB BAND est ce que l’on pourrait appeler un groupe de punk rock français traditionnel. Ceux qui dans les années 1980 écoutaient déjà du punk ne seront pas vraiment surpris par ce qu’ils entendront sur cet album. Rappelez-vous les classiques du genre tels que les incontournables BERURIER NOIR et autres LUDWIG VON 88… On retrouve le même type de sonorités sur cet EP. La boîte à rythme a encore frappé ! Le son des guitares est toujours aussi crade même si depuis le temps les techniques d’enregistrement ont eu grandement le temps d’évoluer. JNEB BAND renoue avec cette tradition ancestrale qui veut que le punk soit plus un bon gros défouloir plutôt qu’une démonstration de technicité. Au niveau des textes, on se situe aussi dans cette même veine. On est là pour dire ce qu’on a à dire et peu importe à qui on le dit, on le dit, c’est tout. Pas de compromis, c’est ça le punk !

On oublie la technique et on met un peu de côté l’originalité. Il ne nous reste plus que l’énergie brute et dépouillée de la chose. Après une introduction dépouillée mais néanmoins épique, JNEB BAND se lance sur un « Jneb Band en Gaule » direct et incisif. Souvent le premier morceau d’un album est ce qu’il y a de plus représentatif. Le coup est réussi avec ce titre. On sent d’entrée de jeu la bière et la crasse d’une salle de concert pour une soirée avec des combos alternatifs. Le décors est planté et ainsi s’en suit le titre « Enfance V(i)olée » sans que l’on ne se sente perdu. On reste sur cette même logique. La différence tout de même avec les groupes des années 1980, c’est cette énergie un peu plus vivace qui se ressent grâce à des tempos un peu plus rapides. « Ca sente la Merde », le morceau suivant, garde cette même énergie. On trouve ici une certaine touche qui pourrait rapprocher le groupe de TAGADA JONES. « Histoires Courtes » s’introduit sur un peu de piano ce qui vient enrichir l’univers sonore de JNEB BAND. Ce morceau est moins direct et un peu moins punk rock basique que le reste. La structure est plus élaborée. « Il faut être pris pour être Prisonnier » possède des sonorités industriel au milieu de riffs punk. L’effet est réussi car encore une fois la diversité des sons et des ambiances enrichie considérablement la musique du groupe. Après un retour à quelque chose de plus punk avec « Le Male Bien », JNEB BAND conclue son EP avec « J’appuie sur la Gâchette » typiquement punk mais différent du reste. Le son est moins mixé. L’énergie est peut-être encore plus directe pour cette conclusion.

Les amateurs de punk rock devraient s’y retrouver. Il y a de quoi animer les soirées pogo avec ce groupe. JNEB BAND n’est certes pas très original mais il a de quoi satisfaire les puristes et les nostalgiques de ces années folles.