Black Poppers est né d'une soirée Jam vers 2008 entre le guitariste et le Batteur de Shamantribu (Pat et Chico), Mat le chanteur de Dream Fool Disease et Yo, un bassiste qui passait par là.
Les soirées Jam sont l'occasion pour certains musiciens de venir "taper le boeuf". Ce sont un peu les "speed dating" ou soirées libertines pour musiciens. On y retrouve tous les genres de stéréotypes, du geek de la guitare qui n'est jamais sorti de sa chambre et du coup, ne joue que des solis de shredder, au gars carrément bourré qui s'excite sur deux accords. Il y a aussi les batteurs qui jouent de la jungle sur un blues en mi pendant que l'apprenti bassiste (qui a appris une heure plus tôt à se servir de la grosse corde) peut jouer d'une main et picoler sa bière de l'autre.
Et enfin, il y a les groupes qui font croire qui ne se sont jamais rencontrés et qui squattent le truc pour faire une répète.
De ce que j'ai pu en voir et écouter, cela fini souvent en eau de boudin plutôt qu'en Black Poppers.

Cependant, j'aurais adoré tomber sur leur soirée Jam où ils se sont rencontrés tant elle devait être magique. Car avec Black Poppers, on se retrouve dans la maîtrise totale, toujours au bord de l'égarement, de l'expérimentation sans tomber dans l'indigestion.
Leur premier album "mojo" est un parfait exemple de ce qu'une rencontre entre des musiciens passionnés, doués et intelligents peuvent faire. Toutes les références y sont et on se plaît à se retrouver tantôt dans des schémas sudistes arides à la Black Crowes, mais aussi dans des choses plus grunge rock du genre Pearl Jam ou alors stoner "âge de pierre" avec qui vous savez.
Mais tous ces schémas sont transcendés dans des atmosphères personnelles ( le jeu arabisant de Pat, le groove de Yo), des expérimentations progressives (mais pas trop quand même) et une vraie recherche de son, pas seulement dans les guitares, mais aussi sur la batterie et la voix. Cette dernière, pour vraiment trouver un reproche offre parfois quelques redondances dans les phrasés et les mélodies...Cela donne ainsi une production très intéressante qui ne se laisse pas avoir par la mode du tout lisse à grosse guitares désaccordées, mais renouvelle sur certaines plages toute l'atmosphère sonore.

Voilà donc un très bon album que je conseillerai à mes potes de Poncharello, de Zoe et de Glowsun au cas où il veulent faire échange de bon procédé avec un groupe qui a bon goût (en effet, je suis nordiste alors je cite des bons groupes du nord au passage...)
Black Poppers, un groupe qui dilate agréablement bien les tympans!