Crowbar, où comment être parmi d’autres, les pionners d’un courant musical qu’est le Sludge metal. Ce croisement improbable entre du hard core, du punk et du doom. Bien sur avec cette petite pointe de stoner qui vous fait rappeler que le groupe provient de là où a été crée le Sludge, à savoir la Nouvelle Orléans, USA. Alors oui, Crowbar crée en 1989, revient en force en cette année 2011 avec un nouvel opus « Sever the Wicked Hand » soit leur neuvième album, faites le calcul 9 albums sur 22 ans, c’est très peu. Mais quand on veut faire de la qualité…

Kirk Windstein (Down, entre autres) continue à pousser la chansonnette dans cet opus qui m’a vraiment séduit de part sa richesse et ses variations de genres. Seul rescapé de 1989 et fondateur du groupe, le monsieur pousse sa voix grasse et puissante de façon assez magistrale, quelque soit les styles proposés, car ici, on passe sans ménagement ni honte du doom/dark metal (le plus souvent et c’est un régal) avec des accents à la Paradise Lost première période, à du hard core que je qualifierai plus de punk/core, avec des rythmiques plus endiablées, malgré le fait que la base soit toujours lourde, grâce à cette basse pachydermique à souhait. C’est à vrai dire un sentiment troublant tout au long de l’album. Entre un tempo lent, doom, lourd, pesant, avec une grosse basse et des guitares distordues puis des tempos plus rapides, qui cassent d’un coup le code du doom pour rentrer dans un neo hardcore qui en vérité est plus proche d’un mix punk/core/stoner original puisqu’il ne propose pas les même schémas classique d’un couplet-refrain, et peut alterner le lent, le rapide sans problème en partant dans des accents progressifs, dans le style établi bien sur.
Toutes les compos sont bonnes, sont grasses à souhait, il faut juste aimer cette voix puissante et très rocailleuse (idéale en somme), cette lourdeur omniprésente, mais les amateurs de Down, Pantera et donc… de Paradise lost - aussi surprenant soit-il, admirez le titre « Liquid Sky and Cold Black Earth » et vous verrez - , pourront y trouver leur compte. Coté production, c’est évidement du « lourd » au propre et au figuré, laissant aucune place à l’amateurisme et à l’effet de surprise éventuel, nous sommes bien face à ce qu’il y a de meilleur.

Que dire face à un tel album où les failles ne sont pas forcement décelables malgré de nombreuses écoutes ? Manque de mélodies ? Non car même si l’ensemble est compact, lourd ou distordu, on sent malgré tout des notes mélancoliques ou mélodieuses. Techniquement c’est du carré et même si on est loin de la démonstration de force, c’est assez subtil et intelligent pour ne pas en faire trop. Simple, efficace, réussi, à vrai dire une œuvre à part, mais à ne pas rater évidement.