CHRONIQUES ALBUMS

Les bataves nous ont tellement habitués aux chanteuses à voix claire, que lorsqu'ils proposent une chanteuse façon Angela Gossow, il nous faut les accueillir à bras ouverts si l'essai s'avère être transformé. Izegrim a décidé de sortir du lot et se place sur un segment encore trop peu utilisé chez nos amis hollandais. Créé en 1996 et après quelques EP/MCD en 1998 et 2002, le groupe sort son premier album en 2005 (New World Order), un deuxième en 2008 (Tribute To Totalitarianism) et nous revient cette année en son troisième opus, "Code Of Consequences". Bénéficiant d'une bonne réputation aux Pays-Bas, notamment en raison de prestations live de qualités et de paroles pas forcément politiquement correctes, Izegrim en profite pour signer chez Listenable Records.

S'appuyant sur une bassiste-chanteuse qui rivalise avec Angela Gossow (Arch Enemy), le combo nous propose un bon gros thrash/death assez proche de ce que nous peut nous balancer la bande des frères Amott ("Victim Of Honor"). En effet, si l'on se penche bien sur cette galette,on retrouve pas mal de ressemblances avec Arch Enemy, ce qui, avouons le, n'est pas désagréable, tant l'album est réussi. Tout y est. Qu'il s'agisse d'un chant puissant et rageur, de riffs rapides, de soli thrashy ("My Secret Society" ou mélodiques, on a tendance à se demander si Izegrim n'a pas trop lorgner du côté d'Arch Enemy... même si Marloes Vorkuil et ses acolytes apportent également une touche personnelle en alliant technique, brutalité et mélodie avec brio ("Deathstrip"). Quant aux textes, guerre et destruction sont au programme, donc rien de bien original de ce côté là (l'artwork est aussi cohérent, montrant une explosion nucléaire au cœur d'une ville).

Néanmoins, on pourra regretter ce léger manque d'originalité, en dépit d'une très bonne copie. Faut-il espérer beaucoup plus de la part de ce quatuor ? On est en droit de l'attendre, tant Izegrim maîtrise avec talent son univers et peut se placer en successeur d'Arch Enemy.