Le groupe s’appelle WARPATH, l’album se nomme « Malevolent reprisal » et la pochette représente une tête de mort ornée de scies circulaires, de couteaux et de sulfateuses, bref tout laisse à supposer que nous avons affaire à une formation de brutal-death. Gagné, c’est bien dans ce domaine là qu’opèrent les irlandais, avec classe et certaine une précision chirurgicale cela va sans dire.

D’emblée nous sommes marqués par la qualité de la production. Le tout est compact de façon à ce qu’à chaque instant l’auditeur reçoive un déluge sonore et la précision est telle que nous comprenons toujours ce que jouent les guitares. Certes la batterie sonne programmée, mais le résultat n’est pas mauvais comparé à ce que l’on peut entendre à l’heure actuelle. Bref, tous fans de Death-metal et de Deathcore devraient s’y retrouver. Musicalement la formation propose un Death moderne, influencé par le Grindcore et le Hardcore. Pas véritablement technique, mais bien agencée la musique de WARPATH se renouvelle mine de rien assez régulièrement. Dans l’ensemble, la formation propose un Death-métal classique, dont la saveur se révèle par le biais de petits plans mélo bien disséminés ou de sweepings qui viennent apporter un peu de couleur et de folie. On apprécie de même la batterie qui abandonne parfois les tapis de double pédale pour se livrer à des plans typés Hardcore. A propos, notons la reprise de « Tear it down » de HATEBREED, qui ne varie pas spécialement de l’original, si ce n’est que la production est moins bonne et que la voix y est porcine. Pour en revenir au reste de l’album, « Malevolent reprisal » est un peu décevant car il n’est doté d’aucune variation de tempos et d’aucun temps mort. D’ailleurs, le groupe qu’il me semble le plus judicieux de comparer avec nos Irlandais est BURNING SKIES, si ce n’est que WARPATH est tout de même moins cinglé. Contrairement à leur camarade anglais, le chant de WARPATH est trop souvent dans le même registre. D’ailleurs, un peu plus de folie aurait pu être souhaitable. Nous sommes, en effet, dans une ère où tout a été plus ou moins fait en matière de brutalité et le groupe se confronte au risque de se répéter. Heureusement, il en est conscient d’où un album très court (neuf chansons pour une demi-heure), du moins pas assez long pour avoir le temps de vous ennuyer.

En conclusion, amateurs de brutalités, n’hésitez pas une seule seconde à vous jeter sur ce « Malevolent Reprisal ». Nos bouchers irlandais sauront satisfaire les oreilles des plus brutaux, en revanche si vous chercher de la finesse, passez votre chemin.