Il faut croire que pour le groupe Brésilien Hell Light, la lumière peut provenir des enfers et être source d’espoir…a contrario, la lumière peut aussi être l’enfer lui-même, et il se peut que cet espoir et ce plaisir procuré à la vue d’une lumière éclatante ou emplie de chaleur ne soit que le début de notre entrée en enfer, une malédiction plutôt qu’une bénédiction…

Dès lors, le duo en question, Fabio et Alexandre, utilise allégrement cette thématique pour la sortie de son nouvel opus, « And Then the Light of Consciousness Became Hell.. », signé chez Solitude Productions. Cette fameuse lumière est mise en musique par un doom très lent et funéraire, morbide à souhait en plus d’être lamenté et déchirant. Il n’est vraiment pas difficile de se croire en Enfer tant les ambiances sont représentatives…les claviers sont vraiment à l’honneur, comme nous pouvons l’entendre très souvent : fond d’ambiance, bruit de vent, et même orgues et chœurs, impossible de ne pas être parcouru de frissons tant le groupe arrive à nous happer dans cet ensemble dense, opaque, lourd, et terrible, où les guitares deviennent l’élément secondaire des morceaux. Car les riffs sont plutôt discrets dans l’ensemble, même si quelques offensives se font ressentir de ci de là. Mais ces guitares sont d’autant plus mises en valeur lors des parties acoustiques et instrumentales.
Hormis cela, le chant apporte des éléments death dans les compos, étant donné qu’il s’agit d’une sorte de growl. Rocailleux et agressif à certains moments, il n’est pas non plus prédominant, mais il serait dommage de ne pas considérer son importance dans certaines parties plus pointilleuses et hargneuses. Toujours au niveau du chant, l’alternance avec le chant clair est aussi de la partie, si bien que ce type de voix a tendance à se faire ressentir lors de breaks, ou de passages plus torturés.

Mais là où le bas blesse, c’est lorsqu’on se rend compte de la longueur et la linéarité des morceaux. Non seulement on frôle les quatorze minutes par titre, mais en plus la monotonie s’accroît au fur et à mesure de l’écoute de cet album : la lenteur pourrait y être pour quelque chose, mais c’est plutôt le manque de variations des structures et la même alternance growl/chant clair qui sont mis en état de cause, si bien que toutes les chansons se ressemblent à en mourir. Comment les distinguer, quelles sont les clés, les indices ? Il n’y en a pas tant que ça, car au final, ce sont les mêmes instruments qui sont repris ici, même si un piano apparaît à un endroit, ou parfois des instruments traditionnels et les mélodies qui vont avec, histoire de rajouter un côté pagan.

C’est dommage, vraiment dommage que cet album ne soit pas à la hauteur de nos espérances. Avec une pochette aussi classe et une thématique pareille, on se serait tout de même attendue à plus d’originalité et de variations dans les morceaux mais non. Les six titres sont donc très longs, monotones, et fatiguant sur le long terme. L’avantage serait d’écouter un titre comme ça, de temps en temps, en les détachant de ce bloc, et l’écoute est tout à fait agréable et sympathique. Comme quoi…certains opus ne sont pas fait pour être écoutés d’une traite.