En 1986, "The Final Countdown", le single culte d'EUROPE sortait tout juste, "Slippery When Wet" de BON JOVI arrivait dans les charts, ASIA offrait au Japon une édition limitée prénommée "Aurora", SAXON nous apportait "Rock The Nations"... Et BAD HABIT faisait son entrée!
1987, année de sortie d'"Hysteria" de DEF LEPPARD, de "Girls ! Girls ! Girls !" de MÖTLEY CRÜE, ou encore de l'album éponyme de WHITESNAKE... mais aussi du premier (mini) album des Suédois.
Une belle époque donc, mais si certains grands noms ont été cité, ce n'est pas sans raison. Ce projet AOR possède un son et une énergie que l'on retrouve à la fin des années 80. L'empreinte est telle que 25 ans après, le groupe officie toujours dans ce registre, mêlant un son old school à une touche de modernité. Après "Above and Beyond" et une compilation sortie l'an dernier, ce nouvel album risque bien d'instaurer à son tour, une "Atmosphere" assurément nostalgique...

Cette autoproduction signée Hal Marabel (fondateur du groupe et ancien membre de DOC PAT SHANNON), réalisée sous la houlette de Jonas Reingold, compte donc treize titres, ou plutôt treize hits. Près d'une heure teintée d'Heavy Rock qui rappellera de nombreux groupes, mais qui ne manque pourtant pas de personnalité, lorgnant dans le hard FM, intégrant des sonorités Heavy ou bien Atmosphériques. Alors, même si certaines longueurs se font sentir, si ce caractère lisse et répétitif donne peu de place à la surprise, l'album est en tout cas mené par une recette composée et réalisée avec brio.

Certaines pistes retiendront l'attention plus que d'autres, mais globalement, il faudrait vraiment être de mauvaise foi pour dire que cet opus renferme de mauvais titres. Même les plus classiques d’entre eux, comme "In The Heat Of The Night" ou "Fantasy", nous réservent de beaux soli et des refrains tubesques. Même "We are the One" qui aurait pourtant demandé un peu plus de dynamisme ou encore l'ultime composition "Without You", qui n'apporte rien de plus, restent frais et entraînants.
Voilà le genre d'opus qui ne se décortique pas aussi facilement, la structure des morceaux étant quasiment toujours la même. La venue de quelques changements aurait été appréciable, notamment au niveau de l'introduction, souvent menée par le clavier, dont ses interventions nous rappellera parfois les intemporels d'ASIA. Cela dit, sans être trop "Aqua"-tique non plus... Sur "I'll Die For You" il apporte une dimension plus moderne, il relève "Save Me", compensant ainsi son manque d'énergie. Mais quelques compositions dérogent heureusement à la règle, "Only Time Will Tell", par exemple, démarre de son côté par quelques notes au piano. Et dans un tel contexte, les exceptions en sont deux fois plus appréciables. Après les guitares et le clavier, le chant est lui aussi un gros point fort. Bax Fehling donne ainsi de la voix et porte les morceaux avec force et délicatesse, donnant de l'émotion sur le plus sombre et progressif "Catch Me When I Fall".
Quelques morceaux sortent tout de même du lot, notamment "Words Are Not Enough" et "Every Time You Cry", qui vous resteront en tête un bon moment, "Break The Silence", qui contient cet aspect à la fois power et symphonique, et bien sûr les ballades. Car dans ce domaine là, on peut dire que le groupe s'en sort très bien. Amenant un flash back retentissant, de quoi faire ressortir la midinette qui est en vous, celle qui se cache sous cette grosse carapace emplie de rythmiques acérées et de tempo à 260 bpm... Mais oui!
Dans une veine Heavy Rock proche de celle d'"Adrenalize" de DEF LEPPARD et ombragé par un certain BON JOVI, "I Wanna Be The One" est sûrement une des meilleures réussites de ce nouvel opus. Une petite mélodie nostalgique, un refrain dont on ne se lasse pas, quelques accords et soli qui grondent.
Porté par des chœurs, "Angel Of Mine" possède à son tour les mêmes atouts, donnant une fois de plus l'occasion d'entendre les poussées vocales de Bax Fehling baigner dans les nappes d’Hal Marabel.
"Rien de neuf", me direz-vous. C'est vrai, mais c'est tellement bien fait.

BON JOVI, JOURNEY, VAN HALEN, BOSTON, EUROPE, DEF LEPPARD, ASIA... Quelques noms pour décrire la musique de BAD HABIT, qui après 25 ans d'existence a réussi à garder le sens de la mélodie et de l'accroche. Ne vous attendez pas à retrouver une réelle innovation sur "Atmosphere", cet album en manque, c'est certain. On pourra également leur reprocher cette approche linéaire et conventionnelle, mais, provenant tout droit des années 80, le groupe arrive pourtant à dépoussiérer le genre avec une certaine fraicheur.
Et puis, peut-on vraiment réinventer ce style de nos jours?
Le monde de l'AOR est surchargé mais les Suédois démontrent avec ces compositions tubesques qu'ils ont toujours leur place. Et même encore quelques belles années devant eux....