La Russie détient un véritable panel de groupes de doom métal, et les sous genres qui vont avec. Du Doom mélodique en passant par le doom death et le doom funéraire, mais aussi le doom atmosphérique, à la limite de l’ambient, dont fait partie cette formation nommée The Extinct Dreams. Originaire de Barnaoul, le quintette autrefois logé chez Backfire Productions, signe maintenant chez Stygian Crypt Productions, une des références en matière de doom et de pagan en Russie, pour nous sortir un nouvel opus nommé « Потустороннее Сияние », que vous lirez « Potustoronnyee Siyanie » et que vous traduirez par « Elsewhere Lights ». Un titre loin d’être sombre, même si mystérieux, et qui le devient d’autant plus à la vue de cette pochette où se mêlent allégrement les tons de noir et de blanc, sans doute les dignes représentants des ténèbres et de la lumière. Le personnage du milieu, tel un être divin indien, semble jouer avec ces effets de lumière…

En tout cas, il est clair que le doom de The Extinct Dreams se différencie légèrement de ces confrères, car le groupe intègre au fil de ses compositions, des ambiances assez planantes, bien que lourdes quand interviennent les guitares grasses aux riffs obscurs et terrifiants. La petite nouveauté est ce côté mystique, divin, extraordinaire, presque paranormal, qui réside parmi les quatre morceaux de l’opus. Les claviers en sont les principaux fils conducteurs et il est clair que sans eux, la musique en serait totalement dénaturée. Les sonorités sont claires, parfois cristallines, légères et aériennes, comme sur le premier titre introducteur. On se croit véritablement ailleurs, comme transporté dans un monde oublié mais si beau. Par la suite, au travers des trois autres pistes, un chant clair vient se poser sur ces quelques ambiances et sur des mélodies à la guitare acoustique, un chant comme divin, dont les parties aiguës ne le siéent malheureusement pas. Inutile donc de vous parler de fausses notes, de perte de souffle, et d’éraillements…

Hormis cela, c’est un growl caverneux qu’on retrouvera la majeure partie du temps. Un growl adapté aux parties en question, souvent en accord avec des riffs tous aussi ténébreux. Toutefois, il n’est pas assez puissant, et pas assez exploité et là que le bas blesse. Car avec un chant pareil, on en aurait attendu plus, du moins des parties plus affirmés et plus charismatiques.
Et même si les titres ne se ressemblent pas, ils n’en restent pas moins assez déstructurés, un peu brouillon, le côté ambient des compos happant tout le reste dans un tourbillon infernal.

En clair, c’est dommage qu’un groupe avec un concept et une pochette si intéressants n’ait pas su les exploiter suffisamment. Dans tous les cas, le style reste du doom atmo, lent et mélancolique comme il se doit, mais doté de nombreuses parties planantes, qui ravira plus ou moins tous les amateurs.