SKW est un groupe pour lequel un chroniqueur doit s'arracher les cheveux afin de vous sortir une chronique un tant soit peu "potable". Déjà rien qu'à leur nom : Skw qui, à l'heure où j'écris ces lignes, reste encore mystérieux pour ma part ne sachant pas si l'on affaire à des initiales de quelque chose ou un simple ramassis de lettres qu'on a mis ensemble parce qu'ils ont trouvé que ça faisait cool. Et deuxièmement, de par le style de métal pratiqué. Un rapide coup d'oeil sur leur myspace nous donne en vrac : Alternative, Hardcore et metal; avec ça, à vous de faire votre salade... On sait très bien que les amateurs de notre musique adorée sont divisés en deux clans : ceux qui n'aiment pas les étiquettes qu'on donne à certains groupes et les autres qui affectionnent particulièrement ce procédé. Autrement dit nos amis les "ritals" qui sont ici l'objet de ma chronique me laissent le choix entre plusieurs styles mais je pense qu'au fond, chaque auditeur s'appropriera la chose comme il le voudra.

Passons d'abord à la présentation du combo (oui, on est des gens civilisés chez Pavillon666. Si si !). Formé en 1998 à Milan le groupe n'a pas mis des années pour se mettre à l'oeuvre. En 1999 sortait "Techno-Logical", leur toute première démo qui fût ensuite suivie par deux albums, "Connection" en 2000 et "Alter Ego" en 2004. Fort de ses expériences passées, le groupe ne va pas se reposer sur ses lauriers et récidive en 2009 avec un "Numbers" qui était pour le moins attendu au tournant...

Le problème avec ce genre de metal hybride, c'est que c'est un exercice casse-gueule. Soit il plaît à beaucoup de monde car il est fourre-tout et couvre un large public, soit ce côté fourre-tout ne plaît pas du tout tellement il est mal exécuté. La base de leur musique transpire néanmoins le néo metal pur et dur. Je vous le donne en mille : ce crossover metal est très influencé (et axé) par Korn, Deftones, Slipknot et toute cette vague inconnue qui faisait couler beaucoup d'encre à sa sortie. Mais SKW ne va pas nous proposer un vulgaire recueil de toute les "perles" néo-metal car il maîtrise bien son sujet. Les musiciens ne sont pas des manchots et distillent tout le long de l'album des compos très colorées et plutôt efficaces ("Numbers", "1 minute 2 lie"). Tantôt groovy/jazzy avec des breaks de basse batterie qui lorgnent vers le côté Korn ("Hate 3", "In Chains") et des passages tantôt punk/hardcore, SKW trouve donc un juste équilibre entre ces différents genres et les fusionne à merveille pour obtenir un crossover de bonne qualité. Mais là où la formule de la scuderia devrait marcher à merveille, c'est en live. L'album ne souffre d'aucun temps mort et il a bien les épaules pour se tailler la part du lion dans la plupart des pits. Rassemblant un large public (Metal, Hardcore et Punk), nul doute que le combo a pensé à combler les attentes de tout le monde et ce n'est pas les breaks hardcore qui me contrediront... (Ces derniers laisseront même des traces dans les slips des messieurs coreux !)

Ce troisième album de SKW remporte bien son pari : arriver à pratiquer un crossover de qualité et mettant tout le monde d'accord que l'on soit partisan du mouvement metal, hardcore ou punk; chacun y trouve son compte et c'est bien là l'essentiel!