Après les avoir vu en concert l’an dernier, j’étais impatient d’écouter le premier album des brutes épaisses Ecossaises de CEREBRAL BORE. Le combo formé en 2004, n’avait sorti jusqu’à présent que deux démos, « Proselytes » en 2005 et « The Dead Flesh » Architect » en 2006. Leur premier opus enregistré et sorti en 2010, intitulé « Maniacal Miscreation »
paru à l’époque via le petit label Grind Scene records, se voit donc réédité en ce début 2011 par le célèbre Earache records qui a signé entretemps le quatuor de Glasgow.

Après de nombreux changements de line-up, notamment au niveau des vocaux, il faut signaler que le groupe fait fort cette fois-ci avec au micro une charmante jeune fille Simone « Som ». Simone n’a donc peur de personne dans ses « growls » ni dans ses « gruiks », c’est un peu comme si Angela Gosow s’était détruite les cordes vocales au débouche-évier, mais cela fait merveille dans le grind/death proposé ici.
Ici le brutal death fait la loi en s’imposant fortement dans les tentatives grind imposées par les compositions. Alors on savoure cette technicité morbide, ces riffs ensanglantés qui de temps en temps font place à des injections de soli de groove malsain. Il faut mettre en avant une batterie remarquable d’intensité qui fait preuve de fébrilité inventive dans sa fièvre épileptique.
CEREBRAL BORE nous dérange dans nos certitudes métalliques avec des morceaux où le mélange écrasant et « speed » est bien étudié, la morbidité ordinaire devient palpable avec quelques distorsions bien placées, quelques laminages guitaristiques exacerbés. Ce qui au départ ne pouvait être qu’une bouillie bruitiste, devient au fil des huit titres une jouissance maladive dont on ne peut se passer tellement les petites idées font la différence, témoignant d’un combo en peine possession de ses moyens. Il est vrai qu’une bonne production met en valeur efficacement cette demi-heure d’extrêmisme sauvage, mais d’une précision implacable et incontestable.
Les Ecossais, qui ont tourné notamment avec ORIGIN, SUFFOCATION, BRUTAL TRUTH et DEVOURMENT, sont donc bien partis dans cette scène grind où il faut faire un sérieux tri pour trouver un enregistrement sortant de l’ordinaire. Pour moi « Maniacal Miscreation » fait donc partie de la crème actuelle de cette scène.

Amateurs de brutalité technique et rapide, de destruction de neurones au vieux goût de métal-de-la-mort-qui-tue, oui mais de façon jouissive, cette nouvelle galette devrait vous satisfaire pleinement.